Confronté aux questions de la Fédération protestante de France, Emmanuel Macron a, à la veille de la publication de son programme, tenu à dévoiler certains de ses projets en matière de religion. Lundi, le candidat du mouvement En Marche ! était face à des pasteurs, mais également aux laïcs de la Cimade ou encore à des membres d’associations protestantes. Emmanuel Macron a notamment débattu de laïcité. Le candidat à l’Elysée a expliqué qu’il refusait de « faire de la laïcité une religion républicaine », tout en assurant qu’il refuserait « l’angélisme » devant les religions. Parmi ces dernières, l’Islam a été au cœur des discussions. Et de ce côté-là, Macron affirme qu’il s’opposera vigoureusement au « prosélytisme financé par l’Arabie saoudite pour promouvoir la place du wahhabisme » dans la religion musulmane. Selon La Croix, Emmanuel Macron compte s’attaquer, s’il remporte la présidentielle, aux « associations religieuses qui ne respectent pas les lois de la République » en les démantelant. Pour le candidat, « le projet inclusif et émancipateur de la République a une vraie reconquête à opérer dans les territoires où la religion radicale apparaît comme un contre-projet politique et culturel. » Face à la Fédération protestante de France, Emmanuel Macron a cependant tenu à rappeler que l’Etat doit rester laïque, mais que la société, elle, ne l’est pas. « La religion est un rapport à l’absolu que la politique n’offre pas », indique l’ancien ministre de l’Economie, qui veut être pragmatique : « Je ne promets ni le bonheur, ni la transcendance. Je laisse cela aux religions. Autrement, ce seraient des projets totalitaires », rappelle-t-il, après avoir déjà tenu ce même discours aux Inrocks face à Michel Houellebecq. Plus concrètement, Emmanuel Macron propose « l’enseignement des faits religieux avec des historiens » à l’école. Pour ce qui est de l’Islam, il indique que, en France, celui-ci doit « se structurer » et ne pas être financé par l’étranger. Macron refuse également un Concordat qui serait selon lui « intenable » et espère que la Fondation de Jean-Pierre Chevènement réussira à organiser la formation des imams. Retrouvera-t-on des propositions plus concrètes sur l’Islam dans le programme du candidat à la présidence ? Réponse demain.