Toujours en garde-à-vue ce vendredi matin, puis déféré au parquet, Jean-Vincent Placé doit regretter sa soirée bien arrosée de mercredi soir. Interpellé en état d’ivresse dans la nuit aux abords d’un bar parisien, l’ex-sénateur a notamment proféré des insultes racistes au videur du bar qui voulait sortir l’homme politique, trop pressant avec des clientes. « Ici on n’est pas au Maghreb, tu sais pas qui je suis, je vais te renvoyer en Afrique », a ainsi hurlé celui qui avait quitté Europe Ecologie-Les Verts avant de rejoindre le gouvernement de Manuel Valls.
« EELV est devenu le parti des Roms et de la Palestine »
A l’époque déjà, Jean-Vincent Placé avait montré un certain racisme. Au moment de quitter EELV fin 2014, il avait en effet regretté que son parti soit « aujourd’hui devenu le parti des Roms et de la Palestine. » Un an plus tôt, Jean-Vincent Placé avait pourtant appelé les lycéens à manifester en faveur de Leonarda, menacée d’être expulsée en Roumanie, se souvenait alors un dirigeant d’Europe-Ecologie-Les Verts.
La cause palestinienne, en revanche, ne semble pas avoir intéressé Jean-Vincent Placé. L’ancien écolo avait en effet réussi à renouer les liens entre son parti et le CRIF, alors que les Verts avaient boycotté le dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France. L’ancien sénateur s’était également rendu en Israël. C’était en juin 2013, il était alors accompagné d’un autre déserteur d’EELV, François de Rugy. Ce dernier avait affirmé : « Notre déplacement avait suscité des commentaires internes, nous demandant même de ne pas rencontrer d’officiels. »
« Le racisme, beaucoup de personnes le subissent chaque jour »
En septembre 2014, Jean-Vincent Placé avait été victime de racisme, disait-il, de la part de Nicolas Canteloup qui, pour se moquer de lui, prenait un accent asiatique. L’homme politique avait alors eu un discours clair sur le sujet : « Dans un contexte en France de déchaînement raciste, antisémite, xénophobe, cela ne me fait pas rire. Le racisme, beaucoup de personnes le subissent chaque jour. » Entre les paroles et les actes de Jean-Vincent Placé, il y a semble-t-il un grand fossé. Que l’ex-sénateur a franchi pour insulter le videur du bar qu’il fréquentait.