En novembre dernier, la « Love Army », un collectif de plusieurs personnalités créé à l’initiative du YouTubeur Jérôme Jarre, est parti au Bangladesh.
L’objectif : aider les milliers de Rohingyas, persécutés en Birmanie et vivant aujourd’hui dans un immense camp de réfugiés à Cox’s Bazar, à la frontière birmane.
Leur campagne d’appel aux dons, menée entre autres par le comédien Omar Sy sur les réseaux sociaux, a permis de rendre le projet viral. Ils ont réussi a lever près de 2 millions d’euros grâce à une cagnotte en ligne, toujours active. Le collectif avait alors assuré que tout l’argent récolté serait directement dépensé sur place et investi dans de l’aide humanitaire.
Dans une vidéo, Natoo, une youtubeuse française sur place, présente donc les actions de la « Love Army » et leur travail sur le terrain depuis plusieurs mois. Une façon de rassurer les donateurs sur leur sérieux mais aussi de continuer à sensibiliser sur le sort de cette minorité musulmane.
« Le noyau d’exécution de cette mission, c’est Jérôme et son bras droit Saïd qui a 20 ans d’expérience dans l’humanitaire », explique Natoo. « On s’associe toujours à des acteurs locaux qui eux comprennent exactement ce qui est nécessaire», renchérit Jérôme Jarre.
Un centre hospitalier, une clinique, 33 centres éducatifs
L’humanitaire somalien et les personnalités françaises de la Love Army disent également avoir beaucoup discuté avec les Rohingyas pour connaître leurs besoins mais aussi leurs histoires.
Ils se sont également associé avec des associations humanitaires locales au Bangladesh comme Obat Hellers et Friendship afin de mieux répondre aux demandes des Rohingyas.
Parmi les projets mis en place figurent un grand centre hospitalier « composé de cinq docteurs, vingt aides-soignantes qui s’occupent de 200 patients par jour. » « Les soins et les médicaments y sont gratuits », est-il précisé. Une clinique, « construite et gérée avec Friendship », vient aussi en aide à 150 patients par jour.
La YouTubeuse évoque également les projets entrepris en faveur des enfants, qui selon elle seraient estimés à 600 000 sur le million de réfugiés qui vivent dans le camp.
Trente-trois centres d’éducation ont vu le jour, accueillant une centaine d’enfants par jour pour chacun d’eux. Ceux-ci peuvent également profiter d’une aire de jeu, « l’endroit le plus gai que j’ai pu voir dans le camp », témoigne Natoo.
Eviter aux Rohingyas de devenir « esclaves d’un système humanitaire »
Des maisons beaucoup plus solides, plus grandes et plus aérées que les cabanes recouvertes de bâches ont aussi été financées par la Love Army.
« Actuellement, 200 maisons de ce type ont été construites, l’objectif est d’en terminer 700 avant la fin du mois », se félicite la jeune femme, qui précise que 630 dollars suffisent pour construire une maison et que l’argent récolté sert aussi à construire des puits.
Mais pour la Love Army, le plus important est d’éviter aux Rohingyas de devenir « esclaves d’un système humanitaire » et de ne pas leur « enlever leur dignité ». Ainsi les femmes produisent des fours en terre cuite et gagneraient à peu près 120 dollars par mois grâce à cette activité selon Jérôme Jarre.
De manière générale, les volontaires rohingyas sont rémunérés, indique aussi la YouTubeuse (fait rare dans le reste du camp), sans préciser leur salaire. « Au total, 600 Rohingyas ont été formés et embauchés sur cette mission Love Army. »
Cependant, le camp de réfugiés est si grand que Jérôme Jarre concède qu’il est difficile d’aider tout le monde : « On sait très bien qu’on ne peut pas s’occuper du camp en entier, mais en faisant un bon travail dans les parties où l’on travaille et en créant un modèle qui marche, on peut inspirer d’autres organisations », espère t-il.