« Le Myanmar est un pays absolument magnifique. Les gens sont pleins de joie et la nourriture y est incroyable. » Dans une série d’une vingtaine de tweets, le fondateur de Twitter Jack Dorsey explique comment il « a visité et médité dans de nombreux monastères » de Birmanie. Après dix jours passés dans le pays, pas une seule fois il n’a eu un mot pour les Rohingyas.
Myanmar is an absolutely beautiful country. The people are full of joy and the food is amazing. I visited the cities of Yangon, Mandalay, and Bagan. We visited and meditated at many monasteries around the country. pic.twitter.com/wMp3cmkfwi
— jack (@jack) December 9, 2018
De quoi choquer Andrew Stroehlein, directeur des médias pour l’Europe de l’ONG Human Rights Watch : « Je ne suis pas un expert en méditation, mais celle-ci est-elle censée vous rendre si égocentrique que vous oubliez que vous êtes dans un pays où l’armée a commis des massacres et des viols massifs, et forcé des centaines de milliers de personnes à fuir ? », a-t-il demandé au patron de Twitter.
Le reporter du New York Times Liam Stack a déploré les vacances de Jack Dorsey, dans un lieu qui a connu un génocide « alimenté par la désinformation et la propagation de la haine par le gouvernement sur les médias sociaux. »
En effet, le patron de Twitter aurait pu être plus attentif : son principal concurrent, Facebook, avait été accusé par l’ONU d’avoir été un vecteur de propagation de la haine anti-Rohingyas. Le réseau de Zuckerberg avait finalement notamment fait fermer la page d’un chef militaire et reconnu, sur le tard, que Facebook avait été utilisé pour attiser la violence. Dorsey, trop occupé à méditer, a semble-t-il oublié la leçon.