mercredi 6 novembre 2024
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Selon les autorités, la fusillade de Brest n’était pas un « attentat »

« Les éléments recueillis à l’heure qu’il est ne permettent pas de considérer qu’il s’agit d’un attentat », a assuré vendredi à l’AFP le procureur de la République de Brest Jean-Philippe Récappé, soulignant par ailleurs que la section antiterroriste du parquet de Paris ne s’était pas saisie de l’affaire.

Peu après 16H00 (14h00 GMT) jeudi, plusieurs coups de feu ont été tirés devant la mosquée Sunna, faisant deux blessés dont l’imam Rachid El Jay, qui avait fait parler de lui en 2015 en raison de prêches controversés avant d’adopter un discours plus modéré.

L’auteur présumé des faits a été retrouvé mort quelques heures plus tard, non loin de là. « Tout laissait à penser » qu’il s’est suicidé, a indiqué M. Récappé, précisant qu’avant les faits, il avait adressé à un autre imam une lettre, accompagnée de la photocopie de sa carte d’identité, justifiant son acte. L’imam qui a reçu la lettre avait fait suivre le courrier à son homologue de Brest, « mais la police n’était pas au courant », a assuré M. Récappé.

L’auteur de la lettre y dit avoir été brièvement retenu dans une « camionnette noire » par des hommes encagoulés qui lui auraient donné l’ordre de tuer le religieux. « Je suis obligé de le tuer. Si je ne le fais pas, ils tueront ma famille », poursuit l’auteur du texte diffusé sur les réseaux sociaux. « Juste avant de me sortir de la camionnette, ils m’ont implanté une espèce de puce dans le bras ».

Ce courrier « ne relève pas notamment de ce que l’on voit actuellement des attentas islamistes ou djihadistes », a estimé le procureur Récappé. Selon une source proche de l’enquête, l’auteur présumé des faits serait « un déséquilibré ».

Dans le courrier, ce dernier dit être âgé de 21 ans.

« En dehors du fait qu’il n’est pas connu des services de police et de justice, en dehors du fait qu’il avait accès aux armes puisqu’il avait une licence de tir, je n’ai pas grand chose d’autre à dire », a assuré M. Récappé.

L’imam blessé avait été menacé par l’organisation Etat islamique en raison de ses « discours en phase avec les valeurs de la République », a précisé jeudi à l’AFP Abdallah Zekri, délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM) et président de l’observatoire national contre l’islamophobie.

« L’imam a reçu quatre balles, deux dans l’abdomen, deux dans les jambes. Le fidèle a reçu deux balles dans les jambes. Ils sont pris en charge et leurs jours ne sont pas en danger », avait affirmé jeudi le CFCM.

Le pronostic vital des deux blessés n’est pas engagé.

Malgré le flou entourant l’affaire, des imams se sont indignés vendredi du manque de réactions officielles: le Conseil des mosquées du Rhône (centre-est) dénonce « l’absence de réaction de la classe politique et le silence méprisant des médias ».

Ils ont exprimé « leur préoccupation commune face à la recrudescence des actes antimusulmans qui démontre qu’un seuil critique a été franchi ».

Selon le bilan publié en février par le ministère de l’Intérieur, le nombre d’actes antimusulmans (ayant donné lieu à une plainte) en France a baissé en 2018, passant de 121 à 100, son plus bas niveau depuis 2010.

L’Observatoire national contre l’islamophobie conteste ces chiffres et affirme qu’ils ne « reflètent pas la réalité », du fait des réticences à porter plainte.

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