L’idée d’un Musée des civilisations noires avait été lancée par le poète Léopold Sédar Senghor, premier président du pays, lors du premier Festival mondial des arts nègres en 1966.
Ce musée, financé par la Chine pour plus de 30 millions d’euros, voit enfin le jour à Dakar.
Ce musée des Civilisations noires (MCN) montrera « une facette de chaque partie de l’Afrique », a assuré Hamada Bocoum, le directeur. Cet établissement dont l’architecture s’inspire des cases africaines et d’une surface de 14 000m2, pourra accueillir 18 000 pièces.
Le MCN tombe à point nommé, alors qu’un récent rapport de deux universitaires français préconise la restitution des oeuvres d’art à l’Afrique.
Dans la foulée, le ministre sénégalais de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, a d’ailleurs exprimé son souhait que « toutes les œuvres identifiées comme étant celles du Sénégal », soient rendues au pays. Il s’est dit prêt à « trouver des solutions avec la France ».
Les oeuvres d’art sénégalaises pourraient donc être accueillies dans ce nouveau musée. Le directeur s’est félicité de son « musée moderne » avec une maîtrise de la température et de l’humidité dans les salles, qui permettront une conservation optimale des objets anciens.
Cette condition indispensable avait d’ailleurs été un argument contre la restitution des objets d’art aux pays africains.
« Si ces biens appartiennent aux Africains, de quoi les Occidentaux se mêlent de savoir si l’Afrique sait les garder ou non ? », a interrogé le recteur l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, contacté par l’AFP.
« La question est fausse, puisque la réponse est déjà donnée par les Africains qui les ont produits et gardés pendant des siècles dans d’excellentes conditions hors des musées », a ajouté le recteur de la principale université du Sénégal, Ibrahima Thioub.
Le Bénin aurait également prévu l’ouverture en 2020 de quatre musées modernes dans des villes historiques.