Le site BuzzFeed a rencontré les Sevranais qui ont eu une altercation avec Bernard de La Villardière. Dans une vidéo, on peut visionner la scène sans montage ni voix off.
Après « Dossier Tabou » diffusé la semaine dernière sur M6, les critiques à l’encontre de Bernard de La Villardière pleuvent. Après l’humoriste Samia Orosemane qui a expliqué s’être sentie « trahie et leurré » par le journaliste, c’est au tour des jeunes avec qui Bernard de La Villardière a eu une altercation de s’exprimer et de faire part de leur étonnement. Cette séquence avait servi de reader pour l’émission de M6 et, lors de la diffusion de cette dernière, Bernard de La Villardière décrivait ces jeunes comme « un mélange de salafistes et de dealers de drogue. » Sauf que BuzzFeed les a retrouvés, ces jeunes habitants de Sevran. Et à première vue, ils n’ont rien de salafistes ni de trafiquants de drogue. En effet, dans ce groupe de Sevranais, on trouve un « livreur pour une grosse société de transport, (…) un chauffeur VTC pour Uber, un brancardier et un salarié de la Fnac », résume le site.
Bernard de La Villardière se sent-il plus français que les Sevranais ?
Surtout, ce groupe d’amis a décidé de livrer la vidéo complète de l’altercation avec Bernard de La Villardière et son caméraman. Non pas pour faire le buzz — ils auraient refusé de vendre leur document, préférant le donner à BuzzFeed —, mais pour rétablir la vérité. Et le moins que l’on puisse remarquer, c’est que l’agression décrite par le présentateur de « Dossier Tabou » n’est pas aussi caricaturale qu’il le dit. Lorsque ces jeunes reprochent à Bernard de La Villardière de vouloir « raconter de la merde », le journaliste leur répond même avec une phrase étonnante : « Je fais ce que je veux. Je suis dans mon pays, et j’ai le droit de faire ce que je veux, d’accord ? » L’un des Sevranais s’étonne de ce propos : « Il est dans son pays, mais nous aussi. Je suis né dans cette ville, la France est aussi mon pays », affirme-t-il à BuzzFeed.
« J’aurais préféré qu’il nous insulte de ‘connards’ »
Concernant la qualification de « salafistes et de dealers de drogue », les acteurs de cet épisode ont également décidé de réagir. « Le truc qui nous fait le plus mal, c’est la voix off des reportages », estime l’un d’entre eux. Certes, parmi eux, on trouve un barbu. Mais ce dernier n’est même pas musulman. « Salafistes et dealers de drogue… J’aurais préféré qu’il nous insulte de ‘connards’, au moins c’est ni suspect ni illégal », ironise l’un des jeunes, qui se sent piégé : « Ça fait mal d’entendre ça car il ne nous laisse aucune échappatoire. On est soit l’un, soit l’autre, mais dans tous les cas, aux yeux de la majorité des Français, on est hors-la-loi », dit-il. Préférant s’expliquer dans la presse d’extrême droite — il a répondu à Boulevard Voltaire et a retweeté un article de Valeurs Actuelles —, Bernard de La Villardière n’a pas daigné réagir à cette vidéo.