Lundi, des maisons et des commerces appartenant à des musulmans ainsi que des mosquées ont été attaqués lors d’émeutes menées par des bouddhistes radicaux dans la région touristique de Kandy au Sri Lanka. Ces violences ont fait au moins deux morts. Selon les autorités locales, une trentaine de suspects ont été interpellés.
Suite à ces émeutes le gouvernement a déployé aujourd’hui des forces de police dans la région et a décrété l’état d’urgence. Une mesure qui n’avait pas été prise depuis sept ans et qui permettra à l’armée de se déployer dans les rues, d’arrêter des suspects et de les détenir plus longtemps en détention.
Déjà dimanche, un couvre-feu avait été mis en place dans la région de Kandy, après la découverte du corps d’un jeune homme de confession musulmane dans les ruines d’un immeuble incendié. Un Cinghalais bouddhiste aurait également été tué par quatre musulmans.
Le gouvernement a donc hier jugé nécessaire d’empêcher que « la situation se développe en embrasement intercommunautaire » et appelé « toutes les parties » au calme.
« Le gouvernement prend toutes les mesures possibles pour protéger la population, en particulier les musulmans », a déclaré le Premier ministre Ranil Wickremesinghe, devant le Parlement.
La semaine dernière, une mosquée a également été attaquée dans l’est du pays après des accusations selon lesquelles un responsable musulman aurait introduit des contraceptifs dans de la nourriture vendue à des Cinghalais.
En novembre, un homme avait été tué lors d’émeutes dans le sud de l’île et en juin 2014, des affrontements entre bouddhistes et musulmans avaient fait quatre morts et de nombreux blessés.
Le Sri Lanka connaît une montée de l’extrémisme bouddhiste, alimentée par des moines radicaux. Les Cinghalais, majoritairement bouddhistes, représentent trois quarts des 21 millions des habitants de l’île. Le Sri Lanka compte environ 10 % de musulmans et environ 18 % de Tamouls, majoritairement hindous.