Après les mosquée de Botkyrka (banlieue de Stockholm) et Karlskrona (sud), la mosquée de la ville de Växjö en Suède s’est vu accorder le droit de diffusion de l’appel à la prière le vendredi.
La mesure prendra effet dès cette semaine et pour une période d’un an. Les autorités ont cependant précisé que le volume des hauts-parleurs ne devrait pas dépasser les 110 décibels en extérieur pour être conforme à la règlementation suédoise.
Cette décision a déjà fait réagir les sphères politique et publique, à quelques mois des élections législatives. « L’appel à la prière ne renforcera pas l’intégration à Växjö, mais risque plutôt d’éloigner davantage la ville », a déclaré à l’agence de presse suédoise TT, Anna Tenje, conseillère municipale.
La cheffe de file des démocrates-chrétiens, Ebba Busch Thor, opposée à la décision, a déclaré quant à elle que « les gens n’avaient pas à entendre chez eux » l’appel, tous les vendredis pendant trois minutes et 45 secondes.
Mais Avdi Islami, porte-parole de la communauté musulmane de la ville, a indiqué que des milliers de musulmans allaient à la mosquée chaque année (les musulmans sont estimés à 400 000 dans le pays selon l’agence de soutien aux communautés religieuses) et a comparé la diffusion de l’adhan aux cloches des églises.
« Nous sommes une société dans laquelle nous sommes différents […] mieux vaut penser que les différences nous rendent plus forts », a-t-il déclaré à l’agence TT.
Selon un sondage réalisé par l’institut d’opinion Kantar Sifo, 60% des personnes interrogées ont déclaré vouloir interdire l’adhan en Suède.