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Syrie : Macron veut des « preuves avérées » de l’utilisation d’armes chimiques

Les combats continuent et s’intensifient en Syrie, dans l’enclave rebelle à l’est de Damas. Une nouvelle fois, le régime syrien est accusé d’utilisation d’armes chimiques, dans cette guerre qui n’en finit plus depuis les premiers soulèvements populaires en mars 2011. 

Plus de 240 personnes ont été tuées par le régime depuis la semaine dernière dans les zones rebelles de la Ghouta orientale. Et le 4 février dernier, à Saraqeb, dans la province d’Idlib (nord-ouest), le régime syrien aurait bombardé au chlore la population, malgré ses engagements (le 14 septembre 2013, le régime syrien a adhéré à la Convention pour l’interdiction des armes chimiques suite au massacre de la Ghouta le 21 août 2013, par des bombardements au gaz sarin).

« Une odeur nauséabonde s’est répandue sur plusieurs quartiers de la ville », ont raconté plusieurs témoins. L’Observatoire syrien des droits de l’homme a relevé onze cas de suffocation.

Des habitants de Douma près de Damas, ont également confié des faits similaires, qui se seraient déroulés le 22 janvier dernier. Une vingtaine de personnes ont été victimes de troubles respiratoires. Des barils contenant des substances chimiques auraient été largués par hélicoptères pour créer la panique et faciliter l’avancée des forces du régime dans la ville. 

L’ONU a ouvert une enquête sur cette nouvelle utilisation des armes chimiques

Les armes chimiques sont pourtant interdites par la convention internationale signée en 1993 et reconnue par 192 pays. L’ONU a donc appelé à une trêve d’un mois pour éviter « une aggravation de la crise humanitaire » et ce cessez-le-feu doit être négocié aujourd’hui lors d’une réunion du Conseil de sécurité. L’ONU a également ouvert une enquête sur ces attaques chimiques. 

L’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, a déclaré disposer « de preuves provenant de dizaines de victimes. »

Ces armes que nous pensions appartenir au passé sont à nouveau employées par le régime syrien, de manière méthodique et de manière systématique contre sa propre population », a renchérit, lundi 5 février, l’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre, lors d’une réunion du Conseil de sécurité.

Mais alors qu’en mai 2017, Emmanuel Macron avait déclaré à Vladimir Poutine à Versailles, que l’utilisation d’armes chimiques en Syrie était pour lui une « ligne rouge » et que le recours à de telles armes « par qui que ce soit » ferait l’objet d’une « riposte immédiate », le président français estime aujourd’hui que les preuves ne sont pas assez suffisantes pour intervenir. 

« Il faut arrêter de fixer des lignes rouges, de parler, de tenir des réunions. Il faut évacuer ces gens »

Nous frapperons l’endroit d’où ces envois sont faits ou là où ils sont organisés. La ligne rouge sera respectée », a déclaré le président de la République le 13 février lors d’une conférence de presse. « Mais, aujourd’hui, nous n’avons pas de manière établie par nos services la preuve que des armes chimiques proscrites par les traités ont été utilisées contre les populations civiles », a-t-il ajouté. 

Il a rappelé que « la priorité, c’est la lutte contre les terroristes, les djihadistes », quitte à reporter le problème des armes chimiques à plus tard. « Peut-être qu’on saura davantage après la fin du conflit », mais « ça relèvera de la justice internationale », a t-il estimé. 

Pourtant, pour Abdulrahman Almawwas, porte-parole des Casques blancs, c’est maintenant ou jamais qu’il faut intervenir. En visite à Paris, il a rencontré hier le conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron, à l’Élysée, lui faisant part de l’urgence de la situation. 

« Nous demandons à monsieur Macron d’éviter que le scénario d’Alep ne se répète. Si la France peut aider les habitants de la Ghouta ou d’Idlib, c’est le moment d’agir. Il faut arrêter de fixer des lignes rouges, de parler, de tenir des réunions. Il faut évacuer ces gens ou au moins leur envoyer de l’aide humanitaire »,  a t-il appelé à l’aide. 

En avril 2017, 87 personnes sont mortes à Khan Cheikhoune, dans une attaque chimique, elle aussi imputée au régime syrien. La Commission d’enquête internationale, avait d’ailleurs conclu à la responsabilité de Damas, bien que le régime nie toujours les accusations. 

En représailles, l’armée américaine avait alors bombardé la base aérienne de Chayrat, d’où était partis les avions ayant mené l’attaque létale. Mais c’est à ce jour, selon le Monde, la seule riposte militaire contre les armes chimiques depuis le début du conflit. 

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