Mehdi Meklat, Badroudine Said Abdallah et Mouloud Achour lancent, en ce apremier jour de ramadan, une revue originale qui veut donner une autre image de l’Islam.
Ils sont trois. Jeunes, créatifs et déterminés à ne pas laisser gagner les préjugés. Mehdi Meklat, Badroudine Said Abdallah et Mouloud Achour lancent, à l’occasion du ramadan 2016, Téléramadan. L’idée est partie d’un constat : « l’Islam est souvent un prétexte pour parler des ‘coupables’ mais jamais de la foi, de ceux qui pratiquent » et « la religion est souvent présentée comme un ‘problème’ plutôt qu’une culture. » L’équipe de Téléramadan a donc pensé sa revue qui lui permet de « prendre des chemins détournés et prendre le temps d’expliquer, de comprendre, de s’intéresser. » Une belle occasion de changer la façon dont la presse traite l’Islam, « de se poser les bonnes questions, de trouver les réponses justes, d’écouter ceux qui font le Ramadan – donc pratiquent l’Islam – au quotidien. »
« Le Grand Remplacement d’un système archaïque »
Pour les trois fondateurs de Téléramadan, il s’agit de porter un nouveau regard sur la deuxième religion de France. « Si pour les médias, l’Islam est une brève actualité ou une nouvelle polémique, il fallait fonder une revue qui donnerait à voir les choses autrement », écrivent Mehdi Meklat, Badroudine Said Abdallah et Mouloud Achour qui vendent leur revue en ligne et qui signent un édito fort. « Nous sommes le Grand Remplacement. Sûrement pas celui que les fous peuvent fantasmer. Nous sommes un grand remplacement naturel, celui d’une génération face aux ‘autres’, du cycle de la vie. Nous sommes le présent, écrivent-ils. Nous sommes le Grand Remplacement d’un système archaïque, qui ne nous parle plus et qui ne nous a jamais considéré comme ses enfants. »
« Les frères de tout le monde »
Dans cet édito, les trois fondateurs de la revue expliquent avoir « essuyé les déconvenues, les hésitations, les critiques qu’il fallait entendre, puis oublier. » Ils assurent avoir voulu « réagir aux approximations et aux humiliations diverses. » Car l’Islam est aujourd’hui le principal sujet d’inspiration des médias. Mais la façon dont la religion est traitée est bien éloignée de la réalité. En réalité, assurent les journalistes, Téléramadan est né de plusieurs « frustrations », notamment « de ces ‘analyses’ qui n’apportaient aucune réflexion à longueur de journaux », « de ces chaînes de télé qui comblaient le vide par l’hostilité », « de ces mots qu’on lançait comme des bombes pour faire sursauter les âmes. » Une revue à lire, car le message envoyé par Mouloud Achour et ses amis est un message de paix : « Laissez-nous la naïveté de dire qu’on est les potes de personne, mais les frères de tout le monde », concluent-ils dans leur édito qui donne envie de se plonger dans cette revue qui pourrait bien donner un nouveau souffle au paysage médiatique.