Les hommages à Muhammad Ali n’ont cessé depuis l’annonce de sa mort. Aujourd’hui, Jenna nous raconte comment elle est tombée, petite, dans l’histoire du boxeur de légende.
Depuis que j’ai 5 ans, mon père a toujours voulu que je me rattache aux causes auxquelles il croyait. Il m’a élevée en m’emmenant sur ses épaules, dès l’âge de 3 ans, à de nombreuses manifestations. Parfois contre George W. Bush, d’autres fois pour revendiquer les droits des Palestiniens. Il m’achetait également des t-shirts à l’effigie des plus grands révolutionnaires qui avaient marqué leur temps, de Che Guevara à Malcolm X. Il me donnait aussi ce qu’il appelait des « cours de révolution » que j’écoutais attentivement avec ma petite sœur, elle aussi vêtue de façon « révolutionnaire. » Il m’apprit à me rebeller et me disait toujours que « nous n’existons que par la façon de nous rebeller et de nous émerveiller. » J’appris plus tard que cette phrase aurait en réalité été prononcée par Ali, le quatrième Calife de l’Islam.
Ali, un prénom qui résonne aujourd’hui… Mon père a toujours voulu que je comprenne l’importance qu’avait Muhammad Ali en me parlant de ce qu’il faisait, de ce qu’il disait… Un jour il m’a même emmenée voir Stomy Bugsy, un de ses amis, qui avait rédigé la préface du livre de la légende de la boxe (« L’Âme du papillon, les saisons de ma vie », ndlr). Alors aujourd’hui je rends hommage à celui que mon père a désigné comme le père du rap, de par ses harangues. Même si je ne fais pas partie de cette génération qui a eu l’honneur de vibrer aux côtés du « Greatest », mon père m’a permis de le voir comme un homme exceptionnel, un poète de la boxe qui a plus boxé avec les mots qu’avec les poings, pour le plus grand plaisir de tous ces opprimés, à qui il a redonné la fierté que ces sociétés occidentales tentaient de leur ravir.
Jenna Belhadj est en prépa hypokhâgne à Sainte-Marie de Neuilly.