Nous sommes au printemps 2017 et, alors qu’il prend officiellement ses fonctions à la présidence du club de football local. Philippe Caristo est convoqué par la mairie. On lui demande une faveur étonnante : « Comptabiliser les femmes voilées qui viennent au stade. » La municipalité l’exhorte également à: « surveiller les vestiaires pour s’assurer que les joueurs n’y prient pas. » et à « respecter des quotas pour intégrer dans le club une majorité de Trinitaires et donc réduire le nombre de jeunes venus de l’Ariane ». Un quartier qui accueille une large population d’origine maghrébine.
Aujourd’hui, la mairie de La Trinité est au cœur d’un énorme scandale, si les faits sont avérés.
Un scandale qui va au-delà de la simple municipalité. Puisque le chef de la police municipale aurait demandé à Philippe Caristo de compter le nombre de femmes voilées dans les tribunes. Quant aux quotas requis. C’est l’adjointe aux sports qui lui aura évoqué l’idée. « Vous voyez ce que je veux dire ». Aurait-elle conclu après sa demande.
Du côté de la mairie, on nie les accusations. Jean-Paul Dalmasso, le maire, contacté par France Bleu, refuse de s’exprimer. En off, il assure qu’il n’y a aucun racisme à la mairie. Mais il nuance en affirmant que, « si ces faits s’étaient déroulés, ils n’étaient pas de (son) initiative. » Philippe Caristo maintient, lui, ses propos. Il s’est retiré de ses fonctions il y a quelques jours, notamment suite à ses désaccords avec la mairie.