Demos, un groupe de réflexion britannique, a récemment publié un rapport de recherche basé sur 9 millions de tweets provenant de 3 481 comptes associés à The Russian Internet Research Agency (IRA).
Cette organisation russe de propagande utilise de faux comptes sur les réseaux sociaux pour servir les intérêts du Kremlin. Elle a également été accusée d’avoir interféré dans les élections présidentielles de 2016 aux Etats-Unis, par des opérations d’influence en ligne.
Cette fois-ci, les trolls russes ont tenté d’utiliser le réseau social Twitter pour attiser les divisions autour de l’islam en Grande-Bretagne.
C’est ce que révèle des chercheurs, qui ont découvert que ces trolls avaient tweeté davantage de messages de désinformation sur l’islam que sur le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. Le faux compte le plus suivi et le plus visible a notamment partagé 109 tweets liés au Royaume-Uni, dont 60% portaient sur l’islam.
De plus, ces tweets islamophobes, ont été partagés 25 fois plus que les messages traitant d’autres sujets, entre mars et juin 2017. Une période qui correspond aux deux attaques terroristes survenues à Londres. Certaines publications ont même atteint 60 000 re-tweets après l’attentat de London Bridge.
« Cela montre qu’il y a des périodes où notre société est plus susceptible de tomber dans le mensonge et la désinformation. Après une tragédie ou un scandale, les opérations d’influence connaissent leur plus grand succès », analyse Alex Krasodomski-Jones, chercheur au Centre d’analyse de Demos.
Ces faux comptes Twitter russes auraient été crée en 2011. Sur les 9 millions de publications sur Twitter, 3,1 millions ont été écrites en anglais, soit 34% des messages. Depuis, tous les comptes répertoriés dans l’étude de Demos ont été suspendus pour violation des règles du réseau social.