Ce débat devrait être « plus interactif » que les trois soirées politiques avec 24 candidats au premier tour, a indiqué Belabbès Benkredda, de l’ONG Munathara, qui organise le débat avec la télévision nationale tunisienne, le syndicat des télévisions privées et celui des radios privées.
Ces trois soirées, constituant une évènement rare dans le monde arabe, avaient été très suivies en dépit de leur format corseté, et diffusées par la quasi totalité des chaînes tunisiennes et plusieurs chaînes arabes.
M. Saïed, qui avait cessé de faire campagne ces derniers jours en considération pour la situation de son adversaire privé de faire campagne en personne, a confirmé sa présence, selon les organisateurs. M. Karoui, libéré tard mercredi, n’avait pas encore donné sa décision mais devrait, selon toute vraisemblance, accepter le face-à-face.
Le débat est prévu vendredi à 21h00, a précisé la télévision nationale Wataniya, qui a également invité M. Karoui à un entretien jeudi soir, comme elle avait convié M. Saïed la semaine précédente.
Après une introduction de trois minutes chacun, les deux finalistes auront à répondre chacun aux mêmes questions en 2 minutes, puis auront un temps pour réagir aux propos de leur adversaire. Le débat doit se conclure par une présentation des mesures que chacun s’engage à prendre dans les 99 premiers jours de sa présidence s’il est élu.
Si les débats organisés pour les législatives avaient eu peu de succès, car le scrutin du 6 octobre est passé à l’arrière-plan en raison des multiples rebondissements autour de la présidentielle, les soirées du premier tour de la présidentielle avaient drainé plus de 3 millions d’auditeurs, selon un institut de médiamétrie, dans un pays de 11 millions d’habitants. Elles avaient également été diffusées en Algérie, en Libye et en Irak.
En 2014, lors de la première présidentielle de l’après-Révolution, certains candidats avaient débattu individuellement avec des électeurs.
Les sept millions d’électeurs tunisiens retournent aux urnes dimanche pour la troisième fois en un mois, dans une ambiance fébrile, pour départager M. Karoui et M. Saïed, deux candidats en rupture avec l’élite politique.