Les dirigeants du réseau au petit oiseau bleu refusent que ses développeurs utilisent « des données de Twitter à des fins de surveillance. » Et ce, même si le gouvernement américain leur demandait de ficher les musulmans. Certes, on n’en est pas encore là. Mais l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche laisse entrevoir la possibilité que, un jour, les autorités américaines demandent ce genre de service aux différents acteurs de l’internet. Le magazine en ligne The Intercept a demandé à neuf entreprises ce qu’elles feraient si on leur demandait de participer à la création d’un « répertoire national des musulmans. » Le média précise que l’idée a effectivement été évoquée par l’équipe du président américaine fraîchement élu.
Après le recensement des juifs par IBM, les musulmans ?
Si pour Twitter, la réponse semble catégorique, du côté des concurrents du réseau de micro-blogging, les retours à The Intercept ont été moins francs. Notamment pour Microsoft, qui refuse de « discuter d’hypothèses pour le moment », même si les dirigeants du groupe rappellent qu’ils ont écrit, le mois dernier, qu’ils désiraient « garder un équilibre protégeant la vie privée et la sécurité publique dans une époque qui reste dangereuse. » Les entreprises Facebook, Google, Apple, IBM — accusé d’avoir participé au recensement des juifs en 1933 —, SRA International et CGI ont, elles, refusé de répondre aux sollicitations du magazine, laissant craindre le pire en cas de demande du gouvernement. Même si cela semble peu probable, rappelons que Donald Trump avait émis l’idée d’un fichier de musulmans américains en 2015. Mais, comme le rappelle Ben Wizner, avocat de l’American Civil Liberties Union (ACLU), « toute entreprise de technologie doit s’opposer à une demande gouvernementale qui viserait une clientèle sur la base de sa race, sa religion ou son origine nationale. »