Israël « va dans la mauvaise direction. » Selon John Kerry, secrétaire d’Etat américain, la paix au Proche-Orient n’est pas pour demain, tout simplement parce que les dirigeants israéliens ne veulent pas que la situation s’apaise. Voilà, en substance, ce qu’a affirmé l’Américain lors d’une conférence à l’institut Brookings, un think tank basé à Washington. « Il n’y a pas de statu quo. C’est de pire en pire », a déclaré un John Kerry visiblement pessimiste au moment où Donald Trump s’apprête à poser ses valises à la Maison-Blanche. Voilà deux ans et demi que le processus de paix israélo-palestinien est au point mort, et le secrétaire d’Etat américain estime que ce n’est pas près de s’arranger, notamment à cause de la colonisation qui n’en finit pas.
La moitié des ministre contre un Etat palestinien
« Je ne suis pas ici pour vous dire que les colonies sont la raison du conflit. Non, elles ne le sont pas », a déclaré John Kerry, indiquant toutefois qu’il « ne peut pas accepter l’idée qu’elles n’affectent pas le processus de paix, qu’elles ne sont pas un obstacle à la possibilité de faire la paix. » Selon lui, « la gauche en Israël dit à tout le monde qu’elles sont un obstacle à la paix » et « la droite les soutient car elle ne veut pas la paix », a poursuivi le secrétaire d’Etat, qui accuse le gouvernement de Benyamin Netanyahu de « croire en un plus grand Israël » et ainsi de « bloquer la paix » pour s’adjuger les colonies de Cisjordanie. Alors que les Etats-Unis s’apprêtent, avec Donald Trump, à soutenir plus fortement Israël, John Kerry a fustigé les ministres du gouvernement israélien actuel, dont la moitié a « publiquement exprimé son opposition à un Etat palestinien et déclaré qu’il n’y aurait pas d’Etat palestinien. » Kerry se dit « profondément troublé » par ces déclarations politiques au moment où 4 000 logements israéliens construits en Cisjordanie devraient être autorisés par un vote du parlement de l’Etat colonisateur. Un nouvel épisode qui compromet fortement un éventuel accord de paix dans un futur proche.