vendredi 5 décembre 2025
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Un entraîneur de foot musulman au centre d’un chantage de la préfecture

C’est une véritable opération de chantage, que révèle Mediapart. Et dans le rôle du maître chanteur : l’Etat. La préfecture de Gironde a en effet demandé qu’un entraîneur de football soit licencié de son poste, après avoir eu écho de soupçons de prières dans le vestiaire.

Le scandale qui a éclaté à la préfecture de Gironde a profondément ébranlé la communauté sportive de Cenon en juin dernier, lorsque des accusations de pratiques religieuses ont été portées contre un entraîneur de football musulman.

Sous le couvert de simples soupçons de prières effectuées dans les vestiaires, l’entraîneur en question a été abruptement écarté de ses fonctions, sans qu’aucune procédure formelle ne soit entamée à son encontre. Dans cette affaire, le témoignage de l’entraîneur, Sidi, est poignant : « C’est exactement ce dont je suis victime », a-t-il dénoncé, mettant en lumière la violence de ces accusations infondées. Et même si elles étaient fondées, l’opération est digne de la mafia.

La préfecture de Gironde, relayée par la municipalité de Cenon, a exercé des pressions inouïes pour forcer l’éviction de l’entraîneur, allant jusqu’à menacer de suspendre les précieuses subventions du club de football. Dans cette atmosphère de chantage, la voix des accusés est étouffée, comme en témoigne le directeur sportif démissionnaire, Dorian G., qui a souligné l’injustice de cette situation : « Nous n’étions pas dans les vestiaires. […] Cela nous a été rapporté, mais aucun élément factuel n’a été établi ». Cette absence de preuves matérielles n’a cependant pas empêché la préfecture de continuer à exercer des pressions implacables, mettant en péril l’avenir du club de football.

La résistance de l’entraîneur et de certains membres du club, malgré les menaces de sanctions financières, témoigne de leur détermination à défendre leur intégrité et celle de leur communauté. Comme le souligne l’avocat de Sidi, Me Sefen Guez Guez, « cette sanction aurait dû être prise par la commission de discipline. […] De plus, les directives du ministre des sports sont claires : il est essentiel d’établir un dialogue dans de telles circonstances ». En dépit de la pression exercée sur eux, ces individus ont osé se dresser contre l’injustice et la discrimination.

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