Ne pouvant plus exporter sa viande de bœuf aux Etats-Unis et au Canada, le Brésil s’est tourné vers un marché plus intéressant : celui de la viande halal. Ce premier exportateur mondial de viande de bœuf a procédé à la halalisation de ses abattoirs pour exporter un produit « halal » ou presque. L’Algérie, l’Egypte, ou encore l’Indonésie sont parmi les clients fidèles du Brésil. Ces pays, consomment-ils vraiment une viande halal ?
La viande halal brésilienne : c’est le carnaval !
Les marchés de l’Afrique du nord, du Proche et du Moyen-Orient attisent depuis des années l’intérêt du Brésil. A titre d’exemple, l’Algérie a importé près de 30 000 tonnes de viande rouge congelée brésilienne pour le Ramadan 2014. Mais la question du halal se pose toujours. En 2007, l’imam du centre islamique de Brasilia a publié son compte rendu, suite à la visite de quelques abattoirs au Brésil. Le résultat est loin d’être rassurant. En effet, il a souligné la présence de porc dans ces abattoirs, censés produire une viande halal. L’imam a constaté que « les animaux n’étaient pas égorgés… Assommé, sa langue débordant de sa bouche sans se débattre, l’animal est aussitôt éviscéré ». Affreux ! Pour que l’abattage soit halal (licite), la bête doit être égorgée ou doit être plantée par un instrument tranchant à la base du cou. Il est à noter aussi que certaines pays tels que l’Arabie Saoudite et le Koweït s’approvisionnent chez ces exportateurs. Dans les abattoirs brésiliens sujets du rapport, le poulet n’est pas égorgé selon les rites islamiques. En effet, « il était introduit dans la bouche du poulet un ciseau pour couper de l’intérieur, l’os de sa gorge ». Le prophète Mohammed (saws) a conseillé de traiter les animaux avec égard, et si besoin, de les tuer avec clémence. Au delà du halal, il faut aussi s’intéresser à la nourriture tayyib. Au Brésil, il semble que le halal et le tayyib ne sont que des mythes !
Le business des certificats halal
Selon un article paru dans un quotidien algérien, l’Association brésilienne de l’industrie exportatrice de viande (ABIEC), « préfère ne pas engager sa responsabilité », en ce qui concerne l’abattage halal. Comment peut-on alors importer de la « viande halal » dont le producteur ne veut pas se porter garant de sa halalité ? Au Brésil, il y a également un bureau de contrôle, Islamic Dissemination Center for Latin America, installé dans le pays qui, selon le quotidien algérien « délivre des certificats hallal pour des viandes importées d’Argentine, d’Uruguay ». La question qui se pose à ce niveau est : dispose-t-il de sacrificateurs musulmans et de contrôleurs dans ces pays ? Pour ce qui est des volailles, l’imam du centre islamique de Brasilia a expliqué que les exportateurs brésiliens « achètent » des certificats halal chez des associations, qui n’ont aucune connaissance des règles de l’abattage rituel.
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