A Rome, Virginia Raggi est la nouvelle maire. La jeune femme symbolise la résurgence des partis populistes chez nos voisins transalpins.
Elle est jeune, moderne, avocate et… populiste. Virginia Raggi, 37 ans, devient maire de la capitale italienne avec un score digne d’un empereur : plus de 65 % des suffrages exprimés. Membre du parti M5S, le Mouvement cinq étoiles fondé par le comique Beppe Grillo, Raggi sera désormais le visage rafraîchissant de Rome. Trois millions d’habitants, douze milliards de dettes, une corruption endémique dans les administrations : le programme antisystème, anti-Europe, anti-immigrés du M5S a convaincu les Romains de tenter l’aventure populiste après des années de gestion par les partis de gouvernement. Les électeurs de Turin ont fait de même, portant une jeune femme de 31 ans, Chiara Appendino, a la tête de leur ville. M5S revivifie le personnel politique en mettant en avant des femmes, des jeunes, des novices aux mains propres. Mais à Parme comme à Livourne, dirigées depuis plusieurs années par ce parti, les résultats sont inexistants.
Un désaveu pour Matteo Renzi
Le Premier ministre a passé une sale soirée. Seules 8 % des mairies étaient concernées par le scrutin. Mais le fringuant quadragénaire a qui tout réussissait connaît un premier revers. A l’automne, il engagera une bataille cruciale : celle de la réforme du Sénat. Les victoires populistes de dimanche soir s’inscrivent dans un contexte européen de plus en plus propice aux démagogues et aux hérauts de l’antisystème. Jeudi, les Anglais décideront s’ils quittent (ou pas) l’Union européenne. Nouveau coup de semonce en provenance d’Italie pour une construction européenne qui pourrait ne pas passer l’année, selon certains de ses dirigeants.