Les relations diplomatiques entre la Palestine et le Sénégal ont-elle du plomb dans l’aile ? Depuis la visite en Israël du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Sidiki Kaba, le torchon brûle entre les deux pays. Non pas parce que le ministre a rencontré les autorités de l’Etat hébreu mais pour une visite de la mosquée al-Aqsa en compagnie d’officiels israéliens et de policiers.
Le ministre palestinien de l’Information a déploré cet acte très symbolique. Mohamed Assaf a indiqué que cette visite était « inacceptable », notamment à cause des relations entre la Palestine au Sénégal qui font tous deux partie de l’OCI depuis 1969. L’été dernier, l’Organisation de la coopération islamique (OCI) avait rappelé, lors d’une réunion, que l’esplanade des Mosquées était « un sanctuaire appartenant à l’Islam. » « Cette visite est à la fois une violation du consensus de l’OCI et un événement dangereux dans lequel les relations sénégalo-palestiniennes ont été compromises », a résumé le ministre palestinien.
Ce dernier exige désormais des « excuses publiques à la Palestine. » Le directeur de la mosquée al-Asqa a lui aussi déploré cette visite sénégalaise aux côtés d’officiels israéliens. D’ailleurs, Omar El Kaswani affirme n’avoir « pas officiellement salué » Sidiki Kaba « car sa visite a été organisée par des autorités d’occupation israéliennes et non par nous-mêmes. » Le directeur des lieux n’en démord pas : « Toute personne qui entre dans le site religieux accompagnée de la police israélienne est considérée comme un intrus. »
Le chef du gouvernement sénégalais n’a pas encore voulu s’exprimer sur le sujet, assure La Croix. Mais, rappelle le quotidien, de nombreuses voix se sont élevées contre la visite d’al-Aqsa par le ministre sénégalais. Parmi ces voix, celle de l’islamologue Assane Seck, qui pointe une méconnaissance des règles de bienséance.