Devenir par deux fois, en l’espace de quelques heures, la cible d’une volée de bois vert internationale aura peut-être pesé dans sa décision. Après avoir annoncé le retrait unilatéral des Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, provoquant une vague de réprobation d’ampleur mondiale, Donald Trump s’est finalement ravisé concernant un autre de ses engagements de campagne les plus polémiques : le transfert de l’ambassade américaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem. A l’instar de toutes les autres représentations diplomatiques étrangères, l’ambassade US restera donc bien dans la capitale israélienne. Une décision que le chef de l’Etat motive par le coup de pouce ainsi donné aux négociations de paix dans la région. « Personne ne doit considérer [cette décision] comme une marche arrière dans le fort soutien du président à Israël ou à l’alliance entre les Etats-Unis et Israël », tient à nuancer le communiqué de la Maison Blanche. « Le président a pris cette décision pour maximiser les possibilités d’une négociation réussie et parvenir à un accord entre Israël et les Palestiniens, se conformant à son obligation de défendre les intérêts américains de sûreté nationale », poursuit le texte. En effet, l’approbation d’un éventuel déménagement à Jérusalem aurait provoqué des réactions incendiaires car elle signifierait une reconnaissance de fait de la ville disputée comme capitale – et donc, propriété – israélienne.
L’accord nucléaire iranien encore préservé
Il ne s’agit pas là de la seule reculade du président américain sur une question de relations internationales. S’il a laissé de côté sa rhétorique hostile envers la concurrence économique chinoise, il s’est par ailleurs gardé (pour l’instant) de remettre en cause l’accord nucléaire avec l’Iran, dont il avait martelé qu’il le démantèlerait. La nouvelle a en tout cas fait un déçu : Benjamin Netanyahu. Le Premier ministre israélien a réagi par communiqué en regrettant cette décision qui, à son avis, « contribue à maintenir vivace le fantasme palestinien par lequel les Juifs et l’Etat d’Israël n’ont pas de lien avec Jérusalem ». En dépit de la « déception », a-t-il ajouté, le gouvernement apprécie la confirmation de « l’amitié » de Trump avec son pays. L’ambassadeur palestinien à Washington s’est pour sa part réjoui de la nouvelle, déclarant qu’elle se conforme « à la politique américaine et au consensus international », tout en offrant « une opportunité à la paix ». Si la conclusion d’un accord de paix relève pour l’heure de la douce utopie, nul doute en tout cas que le revirement de Donald Trump a évité qu’elle ne se transforme en franche impossibilité.