La France vit une transition démographique majeure qui pourrait mener à sa perte… et c’est – bien sûr – à cause des musulmans. Voici, en substance, ce qu’a déclaré Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg, dans les colonnes des Dernières Nouvelles d’Alsace. Pour le représentant de l’Eglise catholique, non seulement les musulmans font davantage d’enfants que la moyenne des Français mais, conscients de cette supériorité démographique, sont convaincus que « la France leur appartiendra ». Ajoutée à ce fait la « promotion » de l’avortement, et il n’en faut pas plus au successeur de Jean-Pierre Grallet à l’archevêché alsacien pour conclure à la mise en application de la sulfureuse théorie du « Grand remplacement », concept formulé pour la première fois en 2010 par l’écrivain et activiste d’extrême droite, Renaud Camus. « Les musulmans savent très bien que leur taux de fécondité [conduira au] « Grand remplacement ». Ils vous le disent de manière très calme et affirmative : « Un jour, tout cela sera à nous. » », avertit Ravel.
Dans le sillage de Le Pen, Ménard et autres Dupont-Aignan
Selon l’essai éponyme publié en 2011 par Renaud Camus, le « Grand remplacement » consiste, via l’immigration de masse, en la mutation d’une société qui verra ses membres et ses valeurs changer du tout au tout. Pour l’auteur, les politiques d’immigration massive en Europe résulteront dans la plus grande transformation des peuples et des valeurs européennes depuis… le 3ème siècle après Jésus-Christ et l’effondrement de l’Empire romain d’Occident. Depuis, ces élucubrations sont régulièrement reprises par les cadors du Front National et du populisme de droite, de Marine Le Pen à Nicolas Dupont-Aignan, les deux néo-coalisés lors de la campagne présidentielle de l’entre-deux-tours, cette année. Autre thuriféraire du « Grand remplacement » : le maire de Béziers, Robert Ménard, qui a repris le concept à son compte en début d’année pour dénoncer le nombre excessif de musulmans dans les établissements scolaires de la ville – des propos qui lui ont valu une accusation pour « discours haineux » et une amende de 2000 euros. Pour rappel, un recensement effectué en 2016 par le cabinet Pew Research estime à 4,71 millions le nombre de musulmans en France, qui représente à peine 7,5% de la population totale. Une proportion qui devrait seulement atteindre 10% en… 2030.