Voilà plus d’une décennie que l’industrie agroalimentaire brésilienne profite du marché halal pour vendre ses viandes, notamment la volaille, dans les pays du Golfe, mais aussi en Egypte, en Irak, en Iran ou encore en Turquie. Mais depuis l’élection de Jair Bolsonaro à la tête du pays et la volonté de ce dernier de vouloir transférer son ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, les relations commerciales entre Riyad et Brasilia se sont tendues.
Et alors que, en novembre dernier, plusieurs pays musulmans menaçaient de boycotter la viande brésilienne, le royaume saoudien vient de franchir un cap en suspendant les importations de volaille en provenance de cinq unités réfrigérées brésiliennes, appartenant notamment à JBS et BRF, deux des leaders de l’export halal. Officiellement, donc, pour des raisons politiques, malgré les derniers rapprochements officieux entre l’Etat hébreu et le royaume wahhabite.
Selon le journal brésilien Folha, si la décision n’est pour le moment que partielle — seules cinq unités ont été suspendues sur les trente —, une poursuite de la politique pro-israélienne de la part de Bolsonaro pourrait coûter cher au Brésil : l’an dernier, l’Arabie saoudite a représente 14 % du total des exportations de poulet brésilien.