Six personnes ont été tuées hier soir alors qu’ils priaient dans une mosquée de la ville de Québec, capitale de la province éponyme du Canada. Le Premier ministre Justin Trudeau a immédiatement condamné cette acte terroriste : « Nous condamnons cette attaque terroriste qui a visé des Musulmans dans un lieu de culte et de refuge », a-t-il déclaré. Selon un témoin interrogé par l’agence Reuters, trois hommes auraient ouvert le feu sur la quarantaine de personnes présentes dans l’enceinte du Centre culturel islamique de la Ville de Québec. Un acte qui a semé terreur et incompréhension. « Que se passe-t-il ici ? », (s’)interroge le recteur de la mosquée, Mohamed Yangui. « C’est [un acte] barbare. » Arrivée sur les lieux de l’attentat, la police a fait état de nombreuses victimes, dont six tuées. Deux suspects auraient été arrêtés, sans que des précisions sur leur profil n’aient été communiquées. « Ce soir, les Canadiens pleurent ceux qui ont été tués dans ce lâche attentat, mes pensées et celles de Sophia (son épouse, ndlr) vont aux victimes et à leurs familles », a poursuivi le chef du gouvernement.
Escalade islamophobe
La fusillade est survenue quelques heures après que Trudeau a déclaré être disposé à accueillir les réfugiés refoulés des Etats-Unis en vertu de l’application controversée, ce week-end, du nouveau décret pris par Donald Trump à l’encontre de voyageurs originaires de sept pays (à majorité) musulmans. Et le Canada, pas plus que d’autres pays, n’a été épargné par les actes islamophobes à l’égard de sa communauté musulmane, majoritairement composée de ressortissants du Maghreb. En juin dernier, une tête de cochon avait été déposée sur le seuil de ce même centre culturel. En 2013, une enquête avait été ouverte sur des éclaboussures de sang porcin sur les murs d’une mosquée de Saguenay, une autre ville de la province québécoise. En Ontario, deux ans plus tard, une mosquée a été incendiée le lendemain des attentats du 13 novembre à Paris. « Nous ne sommes pas en sécurité ici », a commenté Mohammed Oudghiri, un fidèle de la mosquée d’origine marocaine. Etabli à Québec depuis près de 42 ans, il avoue être désormais « très inquiet » et songe à repartir au Maroc. « C’est un jour triste pour tous les Québécois et les Canadiens de voir une attaque terroriste frapper une ville aussi paisible que Québec », a déclaré pour sa part Mohamed Yacoub, co-dirigeant d’un centre communautaire à Montréal. « J’espère qu’il s’agit d’un acte isolé. »