Décidément, il est du genre à changer d’avis comme de chemise. Après avoir annoncé, il y a deux semaines, qu’il ne participerait plus au conseil d’orientation de la Fondation de l’Islam de France, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, aurait fait machine arrière. Selon le journal algérien TSA, le recteur aurait décidé de se raviser et de rentrer dans le rang. Celui qui dénonçait « toute forme d’ingérence dans la gestion du culte musulman » va donc prendre sa place au conseil d’orientation, comme c’était prévu, et y travailler en collaboration avec Jean-Pierre Chevènement, le président de la toute nouvelle Fondation pour l’Islam de France. Il y a cinq jours, les deux hommes se seraient rencontrés pour discuter lors d’un déjeuner.
Dalil Boubakeur trop isolé ?
A quoi est dû ce retournement de situation ? Rien n’a filtré de la rencontre des deux hommes. Prompt à communiquer sur son départ, Dalil Boubakeur n’a pas encore publié de communiqué sur son retour dans les instances de l’Islam. D’après TSA toujours, le recteur de la Grande Mosquée de Paris se serait senti bien isolé après l’échec d’une réunion, mardi dernier, puisqu’aucune organisation musulmane de poids n’aurait répond à son appel. Pire, le président de l’Union des musulmans de France (UMF), Mohammed Moussaoui, a indiqué qu’il « aurait aimé être consulté sur l’appel à cette réunion. » Le recteur n’aurait donc eu d’autre choix que de rentrer dans le rang. Dalil Boubakeur, s’il dénonçait l’ingérence de l’Etat dans l’Islam, a donc visiblement changé d’avis. Il prendra donc bien la présidence du conseil. Son désaccord, à l’époque, concernait également le nombre de nominations en son sein. Là aussi, le recteur a dû se résoudre à accepter les règles imposées par le gouvernement. Cette association sera donc bien composée de trente-sept membre, dont dix-sept nommés par le gouvernement.