Selon Ehud Barak, ancien Premier ministre israélien qui a occupé cette fonction de 1999 à 2001 et s’est retiré de la vie politique depuis 2012, le pays risque de se retrouver dans la situation d’un Etat « soit non juif, soit non démocratique ». Dans une interview à la Deutsche Welle, relevée par Haaretz, on apprend que l’ex-Premier ministre estime que son pays est sur une « pente glissante vers l’apartheid ». Cet ancien général de l’armée israélienne explique qu’il s’agit là du second scénario pour l’avenir d’Israël, le premier étant la transformation d’Israël en « un Etat binational avec une majorité arabe et une guerre civile ». Barak voit poindre « une situation de type Belfast ». « Si nous continuons à contrôler toute la zone qui va de la Méditerranée au Jourdain, où vivent 13 millions de gens — 8 millions d’Israéliens et 5 millions de Palestiniens… Si une entité a la souveraineté sur toute la zone, avec pour nom Israël, cela deviendra inévitablement — et inévitablement est le mot clé — soit non juif, soit non démocratique », considère-t-il.
Deux futurs qui sont, selon lui, indésirables et qui font, à ses yeux, qu’Israël « doit impérativement » changer de politique pour promouvoir une solution à deux Etats, la seule capable d’assurer la sécurité future du pays. Une solution rejetée clairement par Benjamin Netanyahu, chef d’un gouvernement de coalition mêlant droite et extrême droite. « Le Likoud ne voudra jamais laisser les Palestiniens disposer d’un Etat. Tout au plus, il leur accordera une sorte d’autonomie, avec des droits partiels, sans la possibilité de voter à la Knesset », avait avancé Barak en mars. « La ressemblance avec la situation d’apartheid en Afrique du Sud est frappante. On va finir avec une situation de type Belfast, Bosnie ou Johannesburg, où deux communautés s’entretuent pendant des générations », conclut-il.