Quand sa petite fille de 5 ans a dû porter des lunettes de vue, sa mère, Gisele Fetterman, lui a offert une poupée qui portait des lunettes : il était important pour elle que sa fille, Grace, puisse s’identifier à ses poupées. C’est donc forte de cette idée que cette mère, vivant à Pittsburgh, a estimé qu’il était tout aussi important que les poupées de sa fille reflètent la société dans laquelle elle baigne. Et, par conséquent, qu’elles reflètent chacune des membres de cette société. “On veut que les poupées ressemblent au monde qui nous entoure”, explique-t-elle. Sa fille possède des poupées représentant différentes ethnies et même, une poupée en fauteuil roulant.
Aussi, le jour où Gisèle Fetterman a réalisé que sa fille ne possédait aucune poupée musulmane, elle a très rapidement voulu y remédier. Elle a demandé à une amie musulmane, Safaa Bokhari, si sa fille avait des poupées qui portaient le hijab. Question à laquelle la femme lui répondit que non, mais que l’idée, en revanche, était magnifique. Après avoir fait appel à plusieurs artistes locaux afin de fabriquer des hijabs pour les poupées de Grace, les deux femmes ont décidé d’étendre le projet pour concevoir et vendre de petits accessoires pour hijabs, afin que les parents qui le souhaitent puissent en bénéficier et, par la même occasion, puissent expliquer la diversité à leurs enfants.
Pour une génération plus tolérante
Baptisée Hello Hijab, l’initiative a pour but de promouvoir la diversité et d’éduquer les enfants à propos du voile traditionnel des femmes musulmanes et ce qu’il signifie pour celles qui le portent. “On a mis à disposition des petites cartes qui expliquent les différents types de voile et comment ces différences nous unissent les uns les autres”, a déclaré Fetterman à CNN. “On a besoin de ça aux Etats-Unis », ajoute Bokhari, qui a dû faire face à beaucoup de discriminations à cause de son hijab. “Les gens vous fixent et des fois, ils vous insultent”, continue-t-elle. « Les gens se comportent de cette manière parce qu’ils ne comprennent pas. Ce n’est qu’un bout de tissu, ça ne veut pas dire que nous sommes des extraterrestres”, poursuit-elle. Pour elle, la mission de Hello Hijab est de permettre un futur meilleur à sa fille.
Suite aux différents crimes de haine qui ont ponctué l’actualité, Fetterman explique que cette initiative a pour devoir d’apprendre à sa fille, et aux autres enfants, l’intégration. “On voulait trouver la bonne manière pour toucher les enfants et ainsi, élever une génération plus douce et plus tolérante en les aidant à se familiariser avec les personnes qui ne leur ressemblent pas forcément, qui croient en des choses différentes”, rajoute Fetterman. Bokhari était elle, surprise par le soutien apporté par la communauté musulmane : « ils voulaient la même chose pour leurs filles aussi, la communauté musulmane m’a fait me sentir plus soutenue et plus forte”. Ces mini-hijabs, faits main, coûteront 6 dollars, le magasin en ligne étant opérationnel dès ce 1er avril. La majorité des revenus seront reversés aux communautés multiculturelles.