Il y a deux ans, une pièce fabriquée par une société française a été retrouvée dans les débris d’un missile israélien ayant tué trois enfants. Une association porte plainte.
Le 17 juillet 2014, trois enfants de Gaza meurent suite à un bombardement orchestré par l’armée israélienne dans le cadre de l’opération « Bordure protectrice. » Parmi les débris, un capteur sensoriel posé sur le missile est découvert. Une pièce fabriquée par une société française, Eurofarad, aujourd’hui mieux connue sous le nom d’Exxelia Technologies. Le groupe hexagonal peut-il être considéré comme complice de l’Etat israélien ? C’est ce que déterminera la justice très prochainement, car une plainte a été déposée, ce mercredi 29 juin, contre la société pour « complicité de crimes de guerre » et « homicide involontaire. » L’objectif sera de déterminer quelle est la responsabilité exacte d’Exxelia dans la mort des trois enfants palestiniens, voire dans les autres actes perpétrés par Israël.
Aucune cible militaire dans la maison bombardée
Car l’opération lancée dans la bande de Gaza par Israël avait coûté la vie à plus de 2 000 Palestiniens. Le bombardement de la maison de la famille Shuheibar était intervenu pendant ces opérations lancées en plein mois de ramadan. Pendant que les parents préparaient le repas de rupture du jeûne, les enfants nourrissaient les oiseaux sur le toit de la maison. Après le bombardement, trois d’entre eux étaient tués, tandis que deux garçons, gravement blessés, gardent aujourd’hui des séquelles indélébiles de ce bombardement. L’association Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) trouve des débris sur place contenant la mention Eurofarad. Comme Lafarge, accusé de collaborer à l’Etat islamique, Eurofarad a-t-il été le complice des crimes israéliens ?
Du côté de l’ex-Eurofarad, on s’étonne de la plainte. « On respecte toutes les lois en vigueur sur les exportations. On ne commente pas les ventes, ni ne révélons les noms de nos clients », indique le service communication à metronews. Mais pour l’ACAT, ces explications ne sont pas suffisantes. « C’est à la justice d’enquêter pour savoir comment ce composant produit par une entreprise française s’est retrouvé sur une scène de crime de guerre », explique l’association, qui espère également démontrer que le bombardement était un crime de guerre. « Les survivants et les témoins affirment qu’aucune cible militaire n’était présente dans la maison au moment de l’attaque ni à aucun autre moment. Le domicile est considéré comme un objet civil qui ne peut pas être visé par une attaque selon le droit international », résume l’ACAT.