Le symbole est fort : alors que le CFCM devait, ce dimanche, tenir un grand rassemblement à l’Institut du monde arabe, le rendez-vous a été décalé. Hasard du calendrier — ou pas —, c’est finalement Hakim El Karoui qui organisera, selon La Croix, une rencontre qui devrait permettre de jauger le taux d’adhésion ou de désintérêt à son projet d’Association musulmane pour l’Islam de France. Qui sera présent à cette réunion ? Pour le moment, la liste des invités n’a pas filtré. Hakim El Karoui a rencontré plusieurs associations et responsables musulmans ces derniers mois. Mais il s’en est mis beaucoup à dos avec ses rapports controversés et ses menaces à peine voilées contre ceux qui s’opposeraient à lui.
Dimanche, donc, le cadre de l’institut Montaigne tentera de recruter de nouveaux soutiens. Mais ceux-ci devraient être minces : les fédérations faisant partie du CFCM et les responsables associatifs ayant participé à la Consultation des musulmans ne devraient évidemment pas être de la partie. Les principaux acteurs des marchés du halal et du hajj que, selon nos informations, Hakim El Karoui continue à démarcher avec un succès pour le moins mitigé, devraient également décliner l’invitation. Si tant est qu’ils aient été conviés à cette rencontre.
Malgré ce désamour d’une grande partie des responsables musulmans pour son projet, Hakim El Karoui tente la méthode Coué en assurant à La Croix que « la majorité des gens sont pour : cela fait vingt ans que je les entends critiquer ceux qui piquent dans la caisse. Les responsables qui sont de bonne foi ont tout à y gagner. Les autres s’énervent ? Tant mieux. » Autrement dit, les musulmans qui le suivront seront dans le bon, tandis que les autres sont de mauvaise foi.
Et les attaques contre son projet, affirme El Karoui, le galvanisent : « Le niveau de décibels monte ? C’est très bon signe ! Ma méthode reste la même : regarder la réalité dans sa complexité. » Une déclaration qui tranche avec son attitude suite aux révélations sur les menaces de contrôles fiscaux contre les certificateurs halal réfractaires à ses propositions. Il avait, le soir même, affirmé que ses détracteurs n’avaient « pour seule politique que la plainte et la déploration » avant de faire volte-face et de s’excuser le lendemain matin : « Je ne sais pas qui a ajouté ce truc sur les contrôles fiscaux. C’est destiné à nuire » et « absurde », avait-il écrit sur Twitter.