Interviewé cette semaine par l’agence Associated Press, Mandy Patinkin s’est exprimé sur l’image renvoyée par la série Homeland, dont il est l’un des acteurs principaux aux côtés de Claire Danes. « Dans tous les types de divertissements – cinéma, télévision, etc. – il y a toujours « les méchants » : ça a été les Indiens, les Nazis, puis les Russes », explique celui qui campe le rôle de Saul Berenson. « MaintenaNt, il semble que ce soit les musulmans « terroristes » qui jouent le rôle des méchants », poursuit-il. Ce faisant, l’acteur de 64 ans le concède clairement : cette image négative véhiculée sur les musulmans a pu faire du tort à la communauté aux Etats-Unis. « « Nous n’aidons pas la communauté musulmane ainsi et nous en portons la responsabilité », confie-t-il. Et, parlant au nom des scénaristes et des producteurs de la série à succès, il ajoute que ces derniers « veulent corriger cette erreur ».
« Encourager notre humanité, pas nos peurs »
C’est peu de dire que les musulmans dépeints tout au long des cinq saisons de Homeland n’ont jamais endossé le beau rôle, confinés de manière manichéenne dans celui du terroriste ou de collaborateur à la solde de la CIA. Mais un tournant majeur a été amorcé dans la saison 6, dont la diffusion a débuté le 15 janvier dernier sur la chaîne américaine Showtime – et dans la foulée sur Canal+ Séries (en VOST). De retour aux États-Unis, l’agent Carrie Mathison travaille désormais dans un cabinet d’avocats spécialisé dans les cas d’abus contre les citoyens américains musulmans. Un scénario qui fait écho au contexte actuel, dans une Amérique qui a porté Donald Trump à la Maison Blanche. « Nous avons fait partie du problème, mais nous voulons à tout prix faire partie de la solution, et nous travaillons les textes en ce sens », assure Mandy Patinkin. « Et si vous regardez cette sixième saison, vous verrez qui sont réellement les méchants et vous pourriez être surpris », annonce-t-il. Dans le cas de Patinkin, cet acte de rédemption a pris une tournure plus personnelle : il s’est engagé avec l’International Rescue Committee à améliorer la situation des réfugiés. Et a enjoint en ce sens le président américain à être « plus accueillant envers les gens qui ont quitté des pays ravagés par la guerre ». « Il veut rendre sa grandeur à l’Amérique, mais cela ne pourra se faire que s’il encourage notre humanité, pas nos peurs ». En voilà un qui a su revêtir le rôle du gentil.