Attaqué en justice pour avoir estimé qu’il y avait trop d’enfants musulmans dans les écoles de Béziers, Robert Ménard a utilisé une défense pour le moins surprenante. Notamment interrogé sur son utilisation de l’expression de « Grand Remplacement » — avec des majuscules, il y tient — dans son tweet sur le sujet, le maire de Béziers a estimé que celle-ci avait été utilisée de façon « pragmatique » et non pas avec un quelconque sous-entendu haineux.
#rentreedesclasses : la preuve la plus éclatante du #GrandRemplacement en cours. Il suffit de regarder d’anciennes photos de classe. ..
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 1 septembre 2016
« Je ne suis pas complotiste. Je ne pense pas qu’il y ait un dessein, des gens qui le préparent. Mais oui, il y a 25 ans, dans ma ville, les écoles n’étaient pas composées de la même façon », a indiqué hier Robert Ménard devant le tribunal, cité par L’Obs. Avant que son avocate n’utilise un argument vraiment étonnant : « Allez-vous devoir condamner tous les politiques et mêmes les philosophes qui l’utilisent (l’expression ‘Grand Remplacement’) comme Michel Onfray ? », demande la juriste, qui continue : « Et même condamner Mouloud Achour qui a écrit l’édito ‘Le grand remplacement, c’est nous’ dans un numéro de Téléramadan ? » Infaillible, mais risible. Robert Ménard se compare donc à Mouloud Achour pour crier qu’il n’est pas raciste. D’ailleurs, a-t-il tenu à préciser : « J’ai passé ma vie à combattre le racisme. Je vis comme infamant le fait qu’on puisse m’accuser de cela. » Devant la présidente du tribunal, Ménard s’est fait tout petit. La décision de la justice sera rendue le 25 avril. Le procureur a requis une peine de 1 800 euros contre l’élu, selon L’Obs.