C’est par le biais de son porte-parole, Ovijaa Odraei, que l’armée israélienne a officiellement annoncé que des avions de chasse ont ciblé “deux infrastructures militaires appartenant à l’organisation du Hamas », au nord et au sud de l’enclave palestinienne, ainsi qu’un terrain vague dans le centre de Gaza. Ce qui a provoqué l’ire de Tsahal ? Le lancement d’un tir de roquette depuis la frange de Gaza, qui a échoué à Shaar Haneveg, dans le sud d’Israël, ne causant aucun blessé. Mais le bilan pourrait être autrement plus sérieux côté gazaoui. Si le ministère de la Santé palestinien indique ne pas être en possession, dans l’immédiat, de rapports faisant état de victimes, il confirme bien que le bombardement israélien a généré d’importants dégâts matériels. Et le témoignage d’un photographe de l’AFP pourrait donner raison aux inquiétudes des autorités palestiniennes, puisque ce dernier a déclaré avoir aperçu un homme ensanglanté recevant des soins dans une maison située à proximité de la base aérienne.
Réaction disproportionnée
Ce genre de tirs, lancés depuis la bande de Gaza, n’est pourtant que très rarement revendiqué et est généralement attribué aux factions palestiniennes les plus radicales. Pourtant, cela n’empêche pas l’Etat hébreu de faire endosser au Hamas la responsabilité de tous les tirs en provenance de l’enclave. Ni, encore moins, de faire un usage disproportionné de sa force militaire, en bombardant le plus souvent les bases de la branche armée du Hamas – en l’occurrence, les brigades Izz al-Din al-Qassam – en guise de représailles. Même lorsque les tirs de roquette émanent de groupuscules différenciés ou rivaux. Fawzi Berhoum, le porte-parole du Hamas, estime même qu’Israël s’appuie sur de simples hypothèses de tirs de projectiles pour avoir le prétexte de cibler les (rares) infrastructures de la bande de Gaza et d’attiser ainsi l’escalade de la tension. “C’est un jeu dangereux et bien connu de l’Etat hébreu”, a-t-il souligné. Ajouté aux dissensions palestino-palestiniennes qui se sont traduites par des coupures drastiques de distribution d’électricité par Israël dans la frange contrôlée par le Hamas, les Gazaouis n’en finissent pas de payer les pots cassés. Jusqu’à quand ?