C’est fait. Les menaces de réduction de fourniture d’électricité par Israël à Gaza viennent d’être mises à exécution. Il y a quelques jours, Israël annonçait, en accord avec Mahmoud Abbas, vouloir priver les Gazaouis de trois quarts d’heure d’électricité chaque jour. La réduction de la fourniture électrique a donc progressivement débuté. Et celle-ci va aller crescendo. « L’approvisionnement sera réduit sur deux lignes sur dix chaque jour, jusqu’à ce que cette baisse s’applique à l’ensemble des dix lignes », indique ainsi la compagnie d’électricité israélienne qui affirme avoir « réduit ce matin (hier) de huit mégawatts l’approvisionnement des lignes électriques » vers Gaza. Alors que, jusqu’à maintenant, les habitants de l’enclave palestinienne ne bénéficiaient que de deux heures d’électricité par jour. Et la centrale électrique de la ville ne pourra rien y changer : faute de carburant, elle est régulièrement à l’arrêt.
Cette pénurie annoncée en électricité va à l’encontre des recommandations des Nations Unies : « L’énergie est le fil rouge qui relie la croissance économique, l’équité sociale et un environnement sain », déclarait en 2015 l’ancien secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon. L’ONU qui estime que « les habitants de Gaza ne devraient pas être pris en otage de cette longue dispute inter-palestinienne » et qui affirme craindre un « effondrement total » de Gaza si le blocus électrique se poursuit. Notamment parce que l’accès aux soins est déjà difficile pour les Gazaouis, tout comme l’accès à l’eau. Ajouter un accès de plus en plus restreint à l’électricité ressemble à un arrêt de mort de la ville palestinienne. La guerre ouverte entre le Hamas, l’Autorité palestinienne et Israël fait aujourd’hui de nombreuses victimes civiles dont le seul tort est d’être nées et de vivre à Gaza. Et aucune solution ne semble pour le moment envisageable.