Ce mercredi, Donald Trump a annoncé le déménagement de l’ambassade américaine en Israël à Jérusalem, en lieu et place de Tel-Aviv. Il a par ailleurs indiqué que la ville sainte était la capitale de l’Etat hébreu. Si cette annonce risque d’avoir de graves conséquences dans la région, elle ressemble fort à une décision de politique intérieure de la part du président américain.
En effet, fragilisé aux Etats-Unis, Donald Trump a pris une décision qui devrait, pendant quelques semaines, détourner l’attention sur le Proche-Orient, alors que le président est en danger outre-Atlantique. Certes, la Chambre vient de rejeter à une large majorité une procédure de destitution contre lui. Mais le président américain est au plus bas dans les sondages : 35 % d’opinions favorables seulement, selon le baromètre Gallup.
Donald Trump doit également faire face à l’inculpation de son ancien conseiller pour mensonge au FBI. Empêtré dans ses affaires de campagne, notamment celle tentant de montrer les liens entre le nouveau président et la Russie, Trump a décidé de mettre le feu aux poudres. Pour ce faire, il a bénéficié du silence des pays arabes : « Cette décision n’aurait pas été possible si Trump n’avait pas eu le sentiment que la question palestinienne était devenue secondaire aux yeux de nombreux dirigeants arabes », estime Karim Émile Bitar dans L’Orient-Le Jour.
Par cette décision, Washington perd directement son rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien, malgré les déclarations contraires de Donald Trump. En faisant cela, le président américain se met dans la poche la base chrétienne évangélique aux Etats-Unis, qui souhaitait le déménagement de l’ambassade à Jérusalem. Ce sont pas moins de 60 millions de citoyens de son pays à qui il a fait plaisir en prenant cette décision. Selon les experts, parmi eux se trouve Sheldon Adelson, l’un des plus gros donateurs de la campagne de Trump, qui fait également le lien entre le président américain et Netanyahu.
En consolidant sa base électorale et en jetant un voile (temporairement ?) sur les affaires qui le visent, Donald Trump a gagné quelques semaines de tranquillité. Mais à quel prix ?