« On est chez nous et on a le droit de ne pas accepter d’être envahis » ou encore « Il serait, sans doute, bon de connaître la langue de l’ennemi »… Les réponses au sondage publié hier par le compte Twitter du Figaro a laissé libre court à des sorties racistes. « Êtes-vous favorable à l’enseignement de l’arabe en option au sein des écoles publiques ? », pouvait-on lire en fin d’après-midi sur Twitter.
Devant le tollé provoqué par ce sondage, la SDJ (société des journalistes) du Figaro a tenu à tenu à prendre ses distances avec l’équipe digitale du journal. « La SDJ du Figaro se désolidarise de cette question insidieuse », peut-on lire sur le compte Twitter du syndicat, qui ajoute : « D’autant plus que l’arabe est déjà enseigné comme option dans l’enseignement public. »
La SDJ du Figaro se désolidarise de cette question insidieuse. D’autant plus que l’arabe est déjà enseigné comme option dans l’enseignement public. https://t.co/el27jUR6xb
— SDJFigaro (@SDJduFigaro) 30 janvier 2018
La responsable social media du Figaro, suite au message de la SDJ, se défend de toute volonté de polémique. Il s’agit, écrit-elle, d’une « question posée dans le cadre de l’émission ‘Points de vue’, en lien avec le propos de quelqu’un qui défend l’intérêt de l’apprentissage de l’arabe à l’école. » Sauf que Le Figaro n’en est pas à son premier sondage polémique. En septembre 2014, le journal demandait à ses lecteurs s’ils estimaient « suffisante la condamnation des musulmans de France » suite à l’assassinat d’Hervé Gourdel. Avant de supprimer la question devant la polémique naissante. L’objectif, outre de faire du clic, semble évidemment de laisser les lecteurs déverser des propos haineux contre une communauté bien définie. Même si les responsables du digital au Figaro assurent modérer les propos jugés racistes.
Enfin, si la condamnation de ce sondage par la SDJ du Figaro est la bienvenue, le syndicat est en revanche bien silencieux quant aux propos des ses journalistes. Lorsque le journaliste Alexandre Devecchio estimait dans les colonnes du Figaro que l’Islam « est susceptible de menacer la République », la Société des journalistes n’avait pas bronché. Ni même lorsque Le Figaro Magazine avait nommément dénoncé les membres de l’« islamosphère » lors d’une enquête bâclée et honteuse. La SDJ du Figaro reste également bien silencieuse face aux sorties pour le moins polémiques concernant les musulmans d’Ivan Rioufol ou encore de Judith Waintraub.