Après le burkini, Mennel de The Voice, Maryam Pougetoux à l’Unef, Lallab était encore sollicitée hier pour intervenir cette fois-ci, au sujet du hijab running de Decathlon.
Une nouvelle polémique, à laquelle a répondu Laura Cha, porte-parole de l’association féministe et antiraciste Lallab sur LCI.
« Nous ressentons une grande tristesse de voir qu’on n’arrive pas à avancer. C’est épuisant et triste. Depuis l’existence de Lallab, on essaie de mener un féminisme qui inclut, qui ne pointe du doigt aucune femme. C’est dommage qu’au nom de l’égalité et de l’émancipation des femmes, qu’au nom d’un féminisme, on s’insurge de la commercialisation d’un tel objet qui pourra faciliter la pratique sportive de certaines femmes », a t-elle déploré.
La porte-parole a également exprimé la lassitude de l’association à propos de ces polémiques, dans lesquelles les premières concernées ne sont jamais écoutées.
« A un moment donné : il faut nous écouter, écouter ce que les femmes voilées ont à dire. Le port du voile n’est pas une façon de se séparer, de se distinguer des hommes, comme on peut le lire ici ou là. Des femmes qui portent le voile sont des entrepreneuses, font des choses merveilleuses et ne sont accusées à aucun moment d’être sectaires. Laissez-les vivre », insiste Laura Cha.
« ll y a eu la polémique sur la plage, maintenant c’est dans le sport : va-t-on nous laisser un champ de la société où être libres, où être en paix ? », interroge t-elle également.
Face à cette controverse stérile, l’association Lallab invite plutôt à réfléchir sur le fond du sujet, à savoir la place des femmes voilées dans le sport.
« Le sport est une voie d’émancipation pour les femmes. Au sein de l’association, on a des membres qui ont dû créer leur propre réseau de sport, leur propre activité, car elle ne se sentaient pas les bienvenues dans des centres », a rappelé Laura Cha.
En effet, le port du foulard dans les salles de sport reste un sujet sensible. Il y a un an, une jeune femme designer prénommée Albertine, avait filmé son renvoi d’Aquaboulevard à Paris, car elle portait un turban.