Lors d’un sommet réunissant des évêques qui se tient cette semaine à Lourdes, une large part de débats a été consacrée par l’épiscopat à un débat pour comprendre où coinçait le dialogue avec les musulmans.
« Beaucoup réagissent plus par rapport à la situation internationale, à ce qui se passe dans les banlieues ou à ce qu’ils perçoivent comme le déclin de l’Eglise catholique, que vis-à-vis des musulmans eux-mêmes. » Le constat de Mgr Dubost est clair : après les attentats qui sont survenus en janvier et en novembre 2015 en France, et avec la crise des réfugiés et la guerre en Syrie, les avis sur l’Islam sont de plus en plus négatifs en France. Ce mercredi 16 Mars, les évêques ont entamé un atelier dans lequel ils ont posé sur la table les problèmes pour tenter de comprendre la réaction de chacun. L’évêque d’Evry a appuyé clairement sur la « bienveillance » dont doit faire preuve l’Eglise vis-à-vis des autres religions.
Les évêques, représentatifs de la société française
« Nous vivons, chacun, dans des réalités différentes et nous avons besoin de nous dire les choses », a expliqué un évêque. Dans les mémoires des uns et des autres, la phrase de l’évêque Pascal Roland qui avait écrit dans un texte controversé qu’il fallait rappeler à propos de l’Islam « qu’il s’agit à l’origine d’une secte judéo-chrétienne. » Il s’agit aujourd’hui de sortir, pour l’Eglise catholique, de ce genre de provocations : « Les chrétiens sont face à deux réalités : les musulmans eux-mêmes, mais aussi la réaction d’une société sécularisée », explique notamment un des évêques participant à cette réunion. Alors que Mgr Dubost nuance, estimant que « les évêques sont assez représentatifs de la société française : certains sont dans une optique de lutte, d’autres estiment que nous devons travailler avec ces concitoyens. »
Le dialogue sur l’Islam finira aujourd’hui par un grand débat en assemblée. C’est un échange franc, que les évêques de France ont voulu lancer, mais à huis clos. Pour résumer le message de l’Eglise catholique, Michel Dubost déclare : « Il s’agit de poser clairement les problèmes et de voir comment chacun réagit. Que nous ne parlions pas à partir de la théorie mais de la pratique. Mais, en partant de la pratique, je pense que nous aurons beaucoup plus de points d’accord qu’on ne le croit. »