« J’ai invité le Premier ministre à mener des gestes courageux envers les Palestiniens pour sortir de l’impasse actuelle », a déclaré Emmanuel Macron, à la suite d’une conférence de presse à l’Élysée dimanche 10 décembre avec le Premier ministre israélien Netanyahu.
Quelques jours après la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par les Etats-Unis, le président français recevait son homologue à l’Elysée. Une rencontre prévue de longue date entre les deux hommes politiques, au sujet de la crise au Liban.
Mais durant cette conférence de presse, c’est surtout « l’impasse actuelle » dans laquelle se trouve Israéliens et Palestiniens qui a été au cœur des discussions.
Face à Benjamin Netanyahu, Emmanuel Macron a exprimé « sa désapprobation » de l’initiative « unilatérale » de Donald Trump, qu’il juge « contraire au droit international et dangereuse pour la paix. »
Le président français a également rappelé la position française sur le conflit israélo-palestinien : « La seule solution, conformément au droit international et à nos engagements à long terme, est de permettre l’établissement de deux Etats vivant côte à côte en paix, et cela peut émerger seulement par la négociation. »
« Laisse une chance à la paix, fais un geste vers les Palestiniens »
« Il me semble que commencer par le gel de la colonisation et les mesures de confiance à l’égard de l’Autorité palestinienne, ce sont des gestes (…) qui sont d’importance », a ajouté le chef de l’Etat. Le gouvernement israélien a en effet relancé en octobre des projets de construction de milliers de logements de colons en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée. « Je lui dis : Laisse une chance à la paix, fais un geste vers les Palestiniens », a-t-il martelé.
Pour autant, Benjamin Netanyahu est resté ferme sur ses positions et a posé comme condition préalable à toute discussion, la reconnaissance d’Israël comme Etat juif par les Palestiniens. « Paris est la capitale de la France, Jérusalem est la capitale d’Israël depuis 3 000 ans. Jérusalem est notre capitale et n’a jamais été la capitale d’un autre peuple. Je pense que dès que les Palestiniens accepteront cette réalité, nous pourrons avancer pour la paix », a t-il répondu.
Juste avant son séjour à Paris, Benjamin Netanyahu avait accusé l’Europe « d’hypocrisie » pour sa seule dénonciation de la déclaration américaine mais pas « les tirs de roquettes sur Israël ou la terrible incitation contre le pays. » « Je respecte l’Europe, mais je ne suis pas près d’accepter une politique de deux poids deux mesures de sa part », a affirmé le Premier ministre israélien. Il rencontrera aujourd’hui les 28 ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.