L’assassinat de Jamal Khashoggi a occupé pendant de nombreuses semaines la presse internationale et mis a mal le prince héritier saoudien. Mohammed bin Salman est en effet sorti fragilisé de cette affaire et sa tête semble désormais mise à prix. Pour tenter de détourner l’attention des médias, le royaume saoudien aurait mis en place un « groupe de travail d’urgence », à en croire le magazine en ligne Middle East Eye. Ce groupe de travail était, continue MEE, composé de représentants de la cour royale, des ministres saoudiens des Affaires étrangères et de la Défense et de membres des services de renseignement.
Le journal en ligne affirme que, toutes les six heures, au moment le plus tendu de l’affaire Khashoggi, le groupe d’experts tenait informé MBS de l’avancée des fuites turques. Il a également fait quelques propositions pour le moins étonnantes pour détourner l’attention des observateurs. Parmi celles-ci, il aurait ainsi proposé à MBS de tenter de persuader le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu de se lancer dans une nouvelle guerre contre le Hamas, à Gaza. Non seulement, cela aurait permis à la presse de parler d’autre chose que du meurtre du journaliste, mais également de montrer à Trump que l’Arabie saoudite était un allié important au Proche-Orient.
La Turquie était également dans la ligne de mire du groupe de travail, qui conseillait à MBS de « neutraliser la Turquie par tous les moyens », notamment en proposant au royaume d’acheter des armes turques. MBS a d’ailleurs tenu à rappeler, lors du « Davos du désert », qu’il ne voulait pas d’une rupture avec la Turquie. En tout, selon MEE et la chaîne d’information Al Arabiya, le groupe de travail aurait formulé une trentaine de propositions de mesures en cas de sanctions de Washington à l’encontre de Riyad. Parmi celles-ci, la multiplication par deux ou trois du prix du pétrole, des négociations militaires avec la Russie ou encore avec la Chine.