Avant la venue d’Eric Zemmour à Béziers, le magazine municipal s’est risqué à une comparaison douteuse entre musulmans et extraterrestres. Une campagne de mauvais goût que dénonce Karim Achoui.
Le 6 octobre prochain, tenez vous bien, c’est la rencontre des cerveaux français qui s’opère. Eric Zemmour retrouve son ami Robert Ménard dans le cadre d’un débat-conférence dans la ville de Béziers. L’événement est intitulé « Béziers libère la parole »… Oui, en effet, on peut doucement rire face à l’utilisation ici du verbe « libérer car, un maire fasciste accueillant un ami fasciste, on reste tout de même dans le mono discours un brin tyrannique, despotique, soit le contraire de la liberté. Quoique, Zemmour affirme bien, dans son dernier livre que la liberté réelle ne sera rendue possible que sous un régime dictatorial capable de nous mettre sur le bon chemin et de nous protéger de nos tendances autodestructrices. La ville de Béziers n’a pas hésité à promouvoir l’événement dans son journal municipal, affirmant, en titre : « Les envahisseurs, il les a vus ! »
Dans le nouveau numéro du Journal de #Beziers, on trouve aussi une pub de très bon goût pour annoncer la venue de #Zemmour. pic.twitter.com/Qs4bdi5MsA
— Ellen Salvi (@ellensalvi) September 29, 2016
Robert Ménard demande aux habitants de Béziers d’écouter Eric Zemmour
Les envahisseurs vous l’aurez compris sont les musulmans, tous des djihadistes, ceux que Zemmour, en sauveur de l’identité française, démasque. La présentation de l’événement est annoncée dans le journal dans une mise en page dont on se demande comment elle n’a pu faire rire la mairie elle-même : un mélange entre les couvertures des livres de poche de la collection « Grands frissons », que nous lisions à 8 ans, les couvertures de polars commerciaux et une mauvaise affiche de film de série B des années 70 ou 80. Et Zemmour, entre tout ça, comme dans la lumière divine, en parfaite figure de gourou. On a là une caricature des affiches de propagande et, en sus, un petit texte bien partial, incitant la population biterroise à se précipiter à l’événement au risque d’être taxée d’indigne, de se faire stigmatiser en tant que mauvais Français ou lâches refusant de se défendre et de voir la réalité en face… détenue par Menard et Zemmour bien sûr. La parole libérée, comme je vous disais !