« Est-ce là enfin l’épilogue de cette longue croisade lancée à l’automne 2011 contre notre mosquée ? » Les responsables de la mosquée de Montfermeil sont aux abois et le font savoir. En conflit ouvert avec la mairie depuis six ans, l’association qui gère le lieu de culte, l’Association cultuelle des musulmans de Montfermeil (ACMM), rappelle que le maire de la ville « a engagé diverses procédures judiciaires afin d’obtenir la disparition de notre lieu de culte. »
Aujourd’hui, l’ACMM fait « face à une nouvelle épreuve » : il est en effet réclamé à l’association « la liquidation des astreintes et de l’amende pénale pour un montant total de 131 280 euros. » Une demande qui fragilise l’organisation religieuse. « Non ne disposons bien évidemment pas de la somme demandée, le montant réclamé correspondant à quatre fois notre compte de résultat », explique Farid Kachour, secrétaire général de l’ACMM. « Si nous ne trouvons pas le moyen de régler la somme réclamée, cela compromettra notre capacité à maintenir notre mosquée actuelle en activité, faute de moyens », explique, pessimiste, celui qui avait repris une association empêtrée dans des problèmes juridiques énormes en 2014.
En effet, Xavier Lemoine, maire de Montfermeil, s’acharne contre la mosquée : une commission de sécurité, passée dans le pavillon transformé en mosquée, demande la fermeture du lieu de culte, reprochant à l’association d’avoir bâti des extensions, notamment un escalier, sans accord préalable de la municipalité. « L’ACMM a, à de nombreuses reprises et sans succès, sollicité le cabinet du maire afin de mettre un terme à ce conflit », déplorent les responsables de la mosquée, qui rappellent que « toutes les constructions non conformes aux règles d’urbanisme ont été purement et simplement détruites » et que le lieu a finalement obtenu un avis favorable de réouverture en mai 2017.
Mais aujourd’hui, le paiement annoncé de l’amende fait craindre le pire à l’ACMM qui, dans un communiqué, « exprime l’espoir que la communauté musulmane de Montfermeil se mobilise afin que les musulmans et les musulmanes puissent exercer leur liberté religieuse, à savoir, le droit fondamental de manifester sa conscience religieuse dans le respect des lois républicaines. » En attendant, l’ACMM n’a qu’une idée en tête trouver les 130 000 euros qui permettraient de mettre un terme au conflit qui l’oppose à la mairie.