Si les deux versions du décret migratoire de Donald Trump ont été retoquées par les juges, les Etats-Unis n’en ont pas fini avec ce document. Hier, la cour d’appel fédérale de Richmond, en Virginie, a remis le sujet sur la table avec une question : le texte signé par Donald Trump était-il raciste ou non ? Si cette question peut paraître anecdotique, elle est loin de l’être, car la Constitution américaine interdit toute discrimination, particulièrement religieuse. La cour devra donc tenter de déterminer si le président Trump a agi par pure haine de l’Islam ou pour des raisons de sûreté nationale. Car officiellement, ce texte sert à limiter l’accès au sol américain par de potentiels terroristes. Les différentes parties s’affrontent donc pour savoir quelle a été la volonté réelle du président des Etats-Unis.
Pour rappel, le décret de Donald Trump, dans sa première version, interdisait l’accès aux Etats-Unis par les ressortissants de sept pays musulmans : l’Iran, l’Irak, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yemen. Dans sa deuxième version, l’Irak a été retiré de la liste. L’avocat des autorités américaines assurent que ces pays sont pourvoyeurs de djihadistes. Les avocats de la partie adverse, eux, contestent cet argument. Pour étayer leurs propos, ces derniers s’appuient sur la campagne islamophobe de Donald Trump. Impossible, donc, de ne pas voir dans les deux version du « Muslim Ban » une volonté d’affaiblir l’Islam aux Etats-Unis. L’avocat de l’American Civil Liberties Union (ACLU) n’a d’ailleurs pas hésité à rappeler que le milliardaire avait, pendant sa campagne, indique : « l’Islam nous hait », avant d’annoncer vouloir « bannir les musulmans » d’entrée aux Etats-Unis. Mais ce sera à la cour d’appel fédérale de Richmond de faire le lien.