« Je pense que c’est un aveu définitif d’échec », a déclaré à l’AFP Hanane Achraoui, une haute responsable de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), peu de temps après l’annonce de la démission du conseiller spécial du président américain.
« Je pense que les Palestiniens dans leur ensemble vont dire +bon débarras+. (…) (M. Greenblatt) n’a jamais manqué une opportunité de dénigrer les Palestiniens. (…) Il était totalement engagé non pas en faveur de la paix mais en faveur de la justification de toutes les violations israéliennes », a-t-elle ajouté.
En duo avec Jared Kushner, gendre et conseiller du président américain, Jason Greenblatt avait la lourde tâche de proposer des pistes afin de mettre fin à des décennies de conflit israélo-palestinien, Donald Trump ayant promis de parvenir à « l’accord ultime » là où tous ses prédécesseurs ont échoué.
Mais la présentation de leur plan, concocté depuis le printemps 2017 dans le plus grand secret et annoncé comme prêt depuis plusieurs mois, n’a cessé d’être reportée. Fin août, M. Greenblatt avait annoncé qu’il ne serait pas dévoilé avant les élections législatives israéliennes du 17 septembre.
Le volet économique du plan avait été dévoilé en juin lors d’une conférence à Bahreïn, boycottée par l’administration palestinienne. Le plan fait notamment miroiter 50 milliards de dollars d’investissements dans les Territoires palestiniens et les pays arabes voisins sur dix ans.
« Ils ont essayé de soumettre les Palestiniens et de nous faire du chantage pour accepter leur plan », a affirmé Mme Achraoui jeudi, estimant que celui-ci était « voué à l’échec depuis le début ». « Je pense que (la démission de M. Greenblatt) est juste un clou supplémentaire dans le cercueil ».
Pour Bassem Naim, un haut responsable du mouvement palestinien Hamas qui gouverne la bande de Gaza, cette démission est une « bonne nouvelle » et un « signe de l’échec de l’équipe chargée du processus de paix et de la résolution du conflit israélo-palestinien ».
« Espérons que cela pousse l’administration (américaine) actuelle à revoir sa position et sa vision de la résolution du conflit dans un souci de stabilité et de sécurité dans la région », a ajouté M. Naim.
Considéré très proche d’Israël, M. Greenblatt s’était attiré les foudres de diplomates européens à l’ONU en juillet en fustigeant avec des mots très durs, devant le Conseil de sécurité, le « consensus international » sur les moyens de mettre fin au conflit israélo-palestinien.
« Je suis vraiment reconnaissant d’avoir travaillé à tenter d’améliorer les vies de millions d’Israéliens, de Palestiniens et d’autres », a-t-il indiqué jeudi sur Twitter.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de son coté remercié M. Greenblatt dans un communiqué « pour son travail dévoué en faveur de la sécurité et la paix et pour n’avoir jamais hésité à dire la vérité sur l’Etat d’Israël face à ses détracteurs ».