Le parti d’extrême droite britannique UKIP (Parti pour l’Indépendance du Royaume-Uni) a repris la campagne électorale de plus belle. Après une interruption appliquée le temps du deuil national, suite à l’attentat de Manchester qui a coûté la vie à 22 personnes et blessé 60 autres, son leader, Paul Nuttall, a présenté ce jeudi le programme du « chien de garde du Brexit », du surnom dont s’est affublé le parti et qui constitue à la fois sa raison d’être et son fonds de commerce. Et bien entendu, la tragédie de lundi dernier – deux mois tout justes après l’attentat de Westminster à la voiture bélier – a fait l’objet d’une récupération immédiate et donné lieu à une logorrhée islamophobe. « Il n’y a pas de formule magique pour faire reculer le djihadisme islamique, qui a pénétré, comme un cancer, notre pays », a déclaré d’emblée Nuttall dans la présentation du programme, aux côtés de Suzanne Evans, la numéro deux du parti, laquelle s’est empressée de faire endosser à Theresa May la responsabilité de l’attentat de Manchester.
51 000 (!) recrues pour les forces de l’ordre
Si UKIP (qui signifie phonétiquement « Vous gardez » en anglais) promet de réduire à zéro le nombre d’immigrants en cinq ans, d’appliquer un système de « une entrée pour une sortie » du territoire et même de supprimer tout bonnement l’aide aux pays en développement, le gros(tesque) de ses mesures est dirigé contre l’Islam et les musulmans. Outre des mesures aux relents franco-frontistes comme la prohibition du port du voile dans l’espace public ou la déchéance de nationalité à l’encontre de toute personne convaincue de radicalisation et de contact avec l’Etat islamique, UKIP prévoit (sans préciser les modes de financement) de recruter à tour de bras pour renforcer l’ensemble des forces de sécurité : 20 000 postes de policiers et autant de soldats seront ouverts, de même 7 000 agents pénitentiaires et 4 000 douaniers et policiers des frontières. UKIP, certes, UPAY, aussi.