Jusqu’à maintenant, plusieurs témoignages anonymes avaient été diffusés dans la presse transalpine, notamment dans La Tribune de Genève, accusant Tariq Ramadan. Ce dernier enseignait dans des établissements de secondaire à Genève il y a plusieurs années.
Ce vendredi, une femme a déposé plainte auprès du ministère public de Genève. La Suissesse accuse Tariq Ramadan de « séquestration, contrainte sexuelle et viol avec la circonstance aggravante de la cruauté », selon La Tribune de Genève qui indique que l’agression supposée se serait produite en 2008.
Surnommée « Brigitte » par le journal, elle affirme être convertie. Elle indique, dans un document qu’a pu lire La Tribune de Genève, avoir rencontré pour la première fois Tariq Ramadan lors d’une dédicace dans la ville suisse. En marge d’une conférence, elle aurait décidé de rejoindre celui qu’elle accuse dans un hôtel genevois et aurait passé un moment avec lui. L’échange, poursuit-elle, était « cordial ».
Le récit ressemble à ceux d’autres plaignantes : lorsqu’elle a finalement suivi le professeur dans la chambre, « son visage s’était transformé. Il m’a alors basculée sur le lit (…) et est tombé sur moi. Je lui ai immédiatement demandé d’arrêter », retranscrit le journal suisse qui dit que la femme s’est ensuite fait « frapper » et aurait été « terrifiée et paralysée. »
La Suissesse affirme avoir quitté la chambre au petit matin et ne pas avoir porté plainte « par peur. » Elle aurait gardé « des copies d’écran » de ses échanges avec Tariq Ramadan et affirme avoir décidé de porter plainte dans la foulée des autres plaignantes françaises.
Me Bonnant, l’avocat de Tariq Ramadan en Suisse, affirme : « Le fait que l’on va connaître l’identité de la plaignante à travers une procédure est une nouveauté que je salue. Cela permettra de se battre contre autre chose que des moulins à vent », en référence aux témoignages anonymes. Il a ajouté : « Il faudra que la plaignante expose les faits, les rende vraisemblables et explique pourquoi elle a gardé le silence pendant des années, au-delà des explications psychologiques très tendance de la parole impossible. »