Benoît Hamon s’était engagé à reconnaître la Palestine, en cas de victoire à l’élection présidentielle. Il expliquait qu’une « insertion pacifique » d’Israël dans son environnement régional passait par « la reconnaissance de la Palestine. » On pensait alors que le candidat du Parti socialiste avait une position plus tranchée que son adversaire de la primaire socialiste, Manuel Valls, à qui il reprochait de « céder ainsi à la demande du gouvernement conservateur israélien », lui qui condamnait « par avance l’initiative française à n’être qu’un nouveau théâtre d’ombres pour constater l’impasse du processus de paix. » Seulement quatre jours après le 32e dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), auquel il a assisté, le Député de la 11e circonscription des Yvelines, Benoît Hamon est le grand absent de la liste des 153 parlementaires qui exhortent, dans une lettre ouverte, le Président François Hollande à reconnaître l’Etat palestinien avant son départ de l’Elysée. Son absence serait-elle liée à sa présence au dîner du CRIF ? Ce dîner serait-il donc un « tribunal dînatoire où les membres du gouvernement français comparaissent devant un procureur communautaire », comme l’affirmait — pour une fois avec raison — Alain Finkielkraut en 2005 ? Cet exercice d’équilibriste paraît très compliqué… En politique, on ne peut pas tenter de concilier l’inconciliable, Emmanuel Macron en a fait les frais à ses dépens, après ses déclarations sur la colonisation algérienne, qu’il qualifiait de « crime contre l’Humanité » avant de battre en retrait. Le candidat d’En Marche! n’assume déjà plus ses propos face à la polémique grandissante et a donc requalifié cette période noire de notre histoire de « crime contre l’humain. » Benoît Hamon, sur la Palestine, est-il en train de suivre le même chemin qu’Emmanuel Macron ?
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