Depuis cinq jours, ils seraient plus de 18 500 Rohingya à avoir fui leur pays en direction du Bangladesh. La situation empire jour après jour en Birmanie où, las d’être persécutés, plusieurs dizaines de Rohingya ont pris d’assaut des postes de police. L’Organisation internationale pour les migrations indique que, en plus des personnes ralliant le Bangladesh, « il y a des gens coincés à la frontière, mais nous ne savons pas combien. » De son côté, le Bangladesh tente de contenir le flux de réfugiés et a refusé l’accès à de nombreux Rohingya. Une attitude difficilement compréhensible : la communauté musulmane subit des tirs à la mitraillette de la part de l’armée birmane et les violences ont déjà fait plus de 110 morts. L’Organisation des Nations Unis, qui ne cesse de dénoncer la situation depuis plusieurs années, se dit « profondément préoccupée. » Son secrétaire général, Antonio Guterres, appelle la junte militaire birmane à régler les « causes profondes des violences » et n’a pas hésité à rappeler « la responsabilité du gouvernement birman de fournir la sécurité et l’assistance aux personnes dans le besoin. » Malgré l’indignation internationale, rien ne bouge en Birmanie : dans le bras de fer entre la communauté internationale et Aung San Suu Kyi, cette dernière a pris de l’avance. En refusant l’envoi d’émissaires de l’ONU sur son sol, la dirigeante birmane a montré qu’elle tiendrait tête à l’organisation internationale. Le prix Nobel de la Paix 1991 a même osé dénoncer les « terroristes » qui « ont combattu les forces de sécurité en utilisant des enfants sur la ligne de front » et qui « incendient aussi des villages de minorités ethniques. »
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