Après la photo d’un « blackface » d’Antoine Griezmann publiée sur Twitter, suivi de la « nuit des Noirs » à Dunkerque où des hommes se déguisent comme tels, c’est cette fois-ci l’affiche d’un festival réunionnais qui est montrée du doigt par le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran).
Sur cette affiche de la 8e édition du festival international du film fantastique « Même pas peur » (du 21 au 28 février prochain), on y voit deux femmes nues, peintes en noir, les lèvres teintées de rouge et portant des coiffures de paille.
Le blackface de trop pour le Cran, qui a demandé à l’organisation du festival de retirer le visuel. « Après la polémique sur Griezmann et sur le carnaval de Dunkerque, l’organisatrice ne peut guère plaider l’ignorance », écrit le conseil dans un communiqué.
Aurélia Mangin, l’organisatrice, se défend pourtant des accusations du Cran, notamment dans le fait d’être métisse. « Comme si le fait ‘d’être née d’une mère noire et d’un père blanc’ était une sorte de ‘joker’ donnant le droit de faire tout et n’importe quoi », lui a rétorqué le Cran.
« C’est la quinzième affaire de blackface en un an à peine »
L’organisatrice du festival a fini par retirer l’affiche. Mais elle continue de plaider pour la visée artistique de ce visuel. Elle explique dans Libération que ses précédentes affiches représentaient aussi des femmes nues (le Cran lui reproche entre autres d’associer les Noirs à la nudité, symbole de sauvagerie) et que le noir était un choix purement esthétique.
Quant au Cran, il ne compte pas non plus en rester là, puisqu’il entend « demander des explications aux nombreux sponsors de ce festival » dont le ministère de la culture, Air France et Canal Plus, comme il l’indique dans son communiqué.
« C’est la quinzième affaire de blackface en un an à peine. Nous en avons assez, et nous demandons au gouvernement de faire voter une loi condamnant clairement le blackface. Cela ne peut plus durer », a fait savoir Louis-Georges Tin, président du Cran.