Un rapport du Haut Commissariat des droits de l’Homme de l’ONU indique que les violations des droits de l’Homme contre les Rohingya continuent en Birmanie.
La minorité la plus persécutée au monde n’est pas mieux lotie en 2016 qu’auparavant. En effet, les Rohingya — un peuple présent depuis le XVe siècle dans la région d’Arakan et persécuté depuis deux siècle — ont subi « une série de violations grossières des droits de l’Homme », indique le Haut Commissariat des droits de l’Homme de l’ONU, qui a publié, ce lundi, un rapport « qui porte sur la situation des musulmans Rohingya et autres minorités au Myanmar. » Selon le HCDH, ces violations des droits de l’Homme « laissent supposer une attaque de grande ampleur ou systématique » qui pourrait, à terme, « déboucher sur une possible accusation de crimes contre l’humanité devant un tribunal. »
Aung San Suu Kyi minimise les faits
Le rapport du Haut Commissariat des droits de l’Homme de l’ONU assure que « les Rohingya sont confrontés à des privations arbitraires de nationalité, à des restrictions sévères de leur liberté de mouvement, à des menaces pour leur vie et leur sécurité », mais également « au déni de leurs droits à la santé et l’éducation, au travail forcé, à la violence sexuelle, à la limitation de leurs droits politiques, entre autres violations. » Alors que l’Etat Rakhine a connu de grosses violences en 2012, quatre ans plus tard, « quelque 120 000 musulmans Rohingya et Kaman vivent toujours dans des camps de déplacés internes », précise le HCDH.
Les discriminations sont légion en Birmanie, où la nomination d’un nouveau gouvernement laisse apparaître un futur plus optimiste. Sauf qu’Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991, qui a hérité d’un « super ministère », a toujours nié les violations des droits de l’Homme à l’encontre des Rohingya. Sur 51 millions d’habitants en Birmanie, les musulmans ne représentent que 5 % de la population totale. « Il est très important de ne pas exagérer les problèmes de ce pays », avait déclaré « l’orchidée de fer » lors d’une interview, avant d’ajouter que « le pays tout entier est dans un état dramatique, pas seulement l’Etat Rakhine. »